Qu’est-ce que la fibrillation auriculaire?
La fibrillation auriculaire (FA, ou fibrillation atriale) est une forme d’irrégularité du rythme cardiaque (arythmie) qui résulte d’une perturbation des signaux électriques du cœur. La fibrillation auriculaire est le type le plus courant d’arythmie.
Le risque de souffrir de ce trouble augmente avec l’âge et avec d’autres facteurs comme le diabète, l’hypertension artérielle et les maladies du cœur sous-jacentes. Les principales complications qui y sont reliées sont l’insuffisance cardiaque et l’AVC.
La fibrillation auriculaire affecte les deux cavités supérieures du cœur, appelées oreillettes. Certaines autres arythmies peuvent affecter aussi les deux cavités inférieures du cœur, appelées ventricules. Elles sont beaucoup plus graves que celles n’affectant que les oreillettes.
Les oreillettes sont les cavités de réception du cœur. Des signaux électriques réguliers assurent la circulation efficace du sang des oreillettes aux ventricules, qui sont les cavités d’expulsion du cœur. Le sang est ensuite expulsé par les ventricules vers le reste du corps. En présence de fibrillation auriculaire, les signaux électriques sont rapides, irréguliers et désorganisés, ce qui réduit l’efficacité de pompage du cœur.
La fibrillation auriculaire peut faire battre le cœur très vite, à plus de 150 battements par minute. Quand le cœur bat plus vite que la normale, on parle de tachycardie.
Alors qu’une fibrillation auriculaire non traitée peut nuire considérablement à la qualité de vie, la majorité des patients traités pour cette affection mène une vie active et normale. Consultez votre médecin si vous souffrez de fibrillation auriculaire et que vous vous sentez continuellement mal.
20 %
Environ 20 % des AVC ischémiques peuvent être attribués à la fibrillation auriculaire.
Complications
Sans traitement, la fibrillation auriculaire multiplie le risque de subir un AVC ou de souffrir d’insuffisance cardiaque.
Les personnes aux prises avec cette maladie courent de trois à cinq fois plus de risque d’avoir un AVC ischémique. En fibrillation auriculaire, les oreillettes se contractent de façon chaotique. Ainsi, au lieu de battre normalement, elles s’agitent et ne font pas circuler le sang adéquatement. Dans ce cas, le sang s’accumule et adhère aux petits plis qui recouvrent le tissu cardiaque. Des caillots peuvent alors se former dans ce sang stagnant et être expulsés vers le cerveau. Si un caillot se loge dans le cerveau, il peut y interrompre la circulation sanguine et causer un AVC ischémique.
On estime que la fibrillation auriculaire est responsable d'un quart des AVC qui surviennent après l’âge de 40 ans.
Le risque d'AVC dépend de plusieurs autres facteurs de risque, dont l’insuffisance cardiaque, l’hypertension artérielle, le diabète, le fait d’être âgé de plus de 40 ans, ou encore celui d’avoir des antécédents d’AVC ou d’accident ischémique transitoire (AIT, ou mini-AVC).
Des études démontrent que l’utilisation à long terme de la warfarine, un anticoagulant, chez les patients de fibrillation auriculaire peut réduire le risque d’AVC de 70 à 80 %.
La fibrillation auriculaire peut aussi causer l’insuffisance cardiaque. Ce dernier problème de santé est caractérisé par l’incapacité du cœur à faire circuler assez de sang dans le corps pour répondre aux besoins de l’organisme. En fibrillation auriculaire, un rythme cardiaque irrégulier et rapide entraîne un pompage inefficace du sang qui peut affaiblir le cœur, surtout si la maladie n’est pas traitée.
Types de fibrillation auriculaire
FA paroxystique : Elle se caractérise par des épisodes intermittents, qui surviennent soudainement, avant que le cœur retrouve son rythme normal de lui-même, sans intervention médicale, habituellement en moins de 24 heures.
FA persistante : Elle se manifeste par des épisodes qui durent plus de sept jours. Généralement, un traitement est nécessaire pour aider le cœur à retrouver son rythme normal.
FA permanente : Elle se caractérise par un rythme cardiaque irrégulier qui dure plus d’un an, même avec la prise de médicaments ou tout autre traitement. Certaines personnes qui souffrent de ce type de fibrillation auriculaire ne ressentent aucun symptôme et n’ont besoin d’aucun médicament.
Causes
Les causes de la fibrillation auriculaire sont diverses. En voici des exemples :
- l’hypertension artérielle (facteur de risque le plus courant de cette affection);
- l’insuffisance cardiaque;
- la coronaropathie (pouvant causer une crise cardiaque);
- les suites d’une chirurgie de pontage coronarien;
- la cardiomyopathie;
- diabète
- la myocardite ou la péricardite (inflammation de parties du cœur, soit du myocarde ou du péricarde, qui peut résulter d’une infection);
- toute maladie qui endommage les valvules cardiaques;
- l’hyperthyroïdie (hyperactivité de la glande thyroïde);
- l’embolie pulmonaire (caillot sanguin au poumon);
- la communication interauriculaire (malformation septale corrigée durant l’enfance) et d’autres cardiopathies congénitales;
- la consommation élevée d’alcool;
- l’apnée du sommeil;
- poids malsain;
- l’âge – parce que la fibrillation auriculaire est plus fréquente chez les personnes âgées.
Dans bien des cas, les causes de la fibrillation auriculaire sont inconnues.
Lorsque ce trouble se manifeste avant l’âge de 60 ans sur un cœur apparemment sain, c’est-à-dire sans anomalie cardiaque, on parle de fibrillation auriculaire idiopathique (ou isolée). Les chercheurs ont décelé quelques gènes qui prédisposent certaines familles à cette forme de fibrillation auriculaire. Il est aussi possible pour des jeunes sans antécédents familiaux associés à cette affection d’en souffrir.
Symptômes
Certaines personnes atteintes de fibrillation auriculaire peuvent se sentir bien et ne pas être conscientes de leur problème de santé avant de subir un électrocardiogramme, un test de routine. D’autres personnes aux prises avec ce problème peuvent ressentir divers symptômes. Consultez votre médecin si vous ressentez un ou plusieurs des symptômes de la fibrillation auriculaire suivants :
- des palpitations – c’est-à-dire que le cœur s’emballe, bat de façon irrégulière et rapide ou cogne contre la poitrine;
- de l’épuisement ou une absence d’énergie – se manifestant par un essoufflement ou une faiblesse au moindre effort physique;
- un inconfort thoracique (à la poitrine);
- un essoufflement, surtout à l’effort ou en situation de stress;
- des étourdissements;
- des sueurs;
- de l’anxiété;
- des troubles de concentration.
Si vous ressentez un malaise dans la poitrine ou d’autres signes d’une crise cardiaque, composez immédiatement le 9-1-1 ou le numéro local des services d’urgence.
N’oubliez pas de demander régulièrement à votre médecin de mesurer votre pouls, soit systématiquement lors de vos rendez-vous médicaux.
Fibrillation auriculaire chez les femmes
Le risque de développer une fibrillation auriculaire, un facteur de risque important de l’AVC, augmente avec l’âge. Étant donné que les femmes vivent plus longtemps que les hommes, il y a plus de femmes qui en sont atteintes. L’atteinte causée par la fibrillation auriculaire est souvent plus grave chez les femmes et celles-ci sont plus nombreuses que les hommes à mourir d’un AVC lié à cette condition. De plus, leurs séquelles sont plus importantes, et leur qualité de vie est moindre.
Apprenez-en plus sur l’AVC chez les femmes.
Diagnostic
Si votre pouls est rapide et irrégulier, votre médecin peut vous faire passer des tests de dépistage de la fibrillation auriculaire. Il voudra d’abord connaître vos antécédents médicaux, puis il vous posera des questions sur vos symptômes et vos facteurs de risque. Ces questions pourraient être les suivantes :
- Depuis quand présentez-vous ces symptômes? Veuillez les décrire. Sont-ils intermittents?
- Avez-vous d’autres problèmes de santé?
- Quelle quantité d’alcool consommez-vous?
- Connaissez-vous des cas de fibrillation auriculaire dans votre famille?
- Souffrez-vous d’une maladie du cœur ou d’un problème de la glande thyroïde?
Les tests de dépistage de la fibrillation auriculaire comprennent :
- l’examen médical;
- l’électrocardiogramme (ECG);
- l’échocardiogramme;
- la surveillance d’événements (au moyen notamment de l’enregistrement Holter);
- les analyses sanguines.
- l’épreuve d’effort (électrocardiogramme d’effort).
Traitement
Le traitement de la fibrillation auriculaire dépend des facteurs de risque et du dossier médical des patients, ainsi que de l’impact qu’ont leurs symptômes sur leur qualité de vie.
Deux stratégies de traitement sont habituellement utilisées, soit le contrôle du rythme cardiaque et le contrôle du pouls. C’est un médecin qui décide laquelle des deux convient le mieux en fonction des symptômes et d’autres facteurs.
- Contrôle du pouls : Presque tous les patients de fibrillation auriculaire se voient prescrire un médicament servant à ralentir la fréquence cardiaque. Pour certaines personnes, ce type de médicament suffit à soigner leurs symptômes.
- Contrôle du rythme cardiaque : Ce type de traitement tente d’empêcher les battements de cœur irréguliers en maintenant un rythme cardiaque normal et constant. Il prévoit la prise de médicaments qui empêchent la fibrillation auriculaire de se manifester. Certains patients doivent se soumettre à une cardioversion électrique, qui consiste à leur donner un choc électrique contrôlé pour qu’ils retrouvent un rythme cardiaque normal. Lorsque ni la médication ni la cardioversion n’arrivent à contrôler le rythme cardiaque, le médecin peut diriger les patients vers un spécialiste afin d’envisager une étude électrophysiologique et une ablation par cathéter pour empêcher le problème de se reproduire.
Médicaments
Les traitements médicamenteux pouvant être prescrits sont divers.
- Les anticoagulants, comme la warfarine, préviennent la formation de caillots sanguins qui peuvent se déplacer jusqu’au cerveau et causer un AVC.
- Les antiplaquettaires, comme l’acide acétylsalicylique (AAS, notamment l’aspirine), réduisent le risque d’AVC en empêchant l’accumulation de plaque dans les vaisseaux sanguins.
- Les bêtabloquants et les inhibiteurs des canaux calciques aident à ralentir le rythme cardiaque et permettent au cœur de se remplir de sang adéquatement.
- Les anti-arythmiques et la digoxine sont des médicaments qui préviennent l’arythmie et aide à rétablir un rythme cardiaque normal.
Interventions médicales
Les interventions associées à la fibrillation auriculaire sont :
- Cardioversion électrique : L’intervention consiste à donner un choc électrique au cœur au moyen d’électrodes afin de rétablir un rythme cardiaque normal. La cardioversion s’apparente à la défibrillation, mais elle emploie une décharge électrique moins puissante.
- Étude électrophysiologique (EEP) et ablation par cathéter : Certains patients de fibrillation auriculaire, ceux réfractaires aux traitements médicamenteux et à la cardioversion, doivent subir une EEP afin d’éradiquer le problème. L’EEP vise à localiser l’anomalie qui provoque l’irrégularité des signaux électriques du cœur. Une ablation par cathéter peut immédiatement suivre l’EEP pour détruire, notamment par de minuscules brûlures, la région problématique du cœur. L’ablation crée essentiellement des cicatrices à l’intérieur du cœur qui stabilisent les signaux électriques et préviennent les courts-circuits.
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Le stimulateur cardiaque implantable : Cette intervention sert à implanter un appareil appelé stimulateur cardiaque, qui contrôle le rythme et les battements cardiaques.
Mode de vie
Vous pouvez réduire votre risque de développer une maladie du cœur ou de subir un AVC en maîtrisant votre pression artérielle, votre diabète et votre taux de cholestérol sanguin. Il importe aussi d’avoir un mode de vie sain.
- Ne fumez pas.
- Soyez actif.
- Maintenez un poids santé.
- Adoptez une alimentation saine et équilibrée (comme en suivant un régime particulier qui réduit le risque de maladies cœur et d’AVC).
- Réduisez votre consommation d’alcool.
- Réduisez votre stress.
Discutez avec votre médecin des changements que vous pourriez apporter à vos habitudes de vie pour rester en santé.
Vivre avec la fibrillation auriculaire
- Gérez votre réaction émotionnelle. Après un diagnostic de maladie du cœur, il est normal de ressentir de l’inquiétude ou de la peur. Trouvez du réconfort émotionnel auprès d’un parent, d’un ami, d’un médecin, d’un professionnel en santé mentale ou d’un groupe de soutien. Parler de vos défis et de vos émotions est une étape importante de votre rétablissement.
- N’ayez pas peur de faire de l’activité physique.
Parfois, les patients de la fibrillation auriculaire ne se sentent pas assez bien pour faire de l’activité physique ou ont peur d’en faire. Si vous vous sentez à l’aise, vous pouvez faire de l’exercice.
Si vous souffrez de fibrillation auriculaire, l’activité physique est bonne pour vous parce qu’elle favorise la santé globale. Toutefois, consultez votre médecin avant d’entreprendre toute activité physique. - Maîtrisez votre pression artérielle.
L’hypertension artérielle est non seulement un facteur de risque de la fibrillation auriculaire, mais aussi de l’AVC et de divers troubles cardiaques. - Consultez régulièrement votre médecin pour surveiller votre fibrillation auriculaire.
- Un programme personnalisé de réadaptation cardiaque prévoit des exercices physiques, ainsi que des séances d’information et de consultation psychologique pour soutenir votre rétablissement après une maladie du cœur et pour réduire votre risque de souffrir d’autres troubles cardiaques à l’avenir. Consultez votre médecin, un service de santé publique ou un centre hospitalier pour découvrir les programmes de réadaptation cardiaque offerts dans votre région.