Un neuroscientifique de l’Université de Victoria et son équipe ont découvert que la stimulation lumineuse des circuits du cerveau peut favoriser le rétablissement après un AVC.
L’une des grandes difficultés de la recherche sur l’AVC est de comprendre comment ce dernier perturbe les circuits cérébraux dont dépendent les sensations et le mouvement. Puisque ces circuits ont été endommagés, les patients ont parfois beaucoup de difficulté à accomplir les tâches quotidiennes comme utiliser une fourchette, se brosser les dents, se vêtir ou conduire un véhicule.
Le laboratoire de recherche en neurobiologie du Dr Craig Brown a trouvé de nouveaux indices en recherche préclinique concernant ce qui se produit dans ces circuits après un AVC et a élaboré une stratégie de traitement pour améliorer le rétablissement.
« Nous avons découvert qu’un AVC rend les circuits cérébraux moins actifs ou excitables dans une région du cerveau appelée thalamus. Ces circuits sont essentiels au traitement de l’information sensorielle, pour nous permettre de prendre un objet avec la main, par exemple. Toutefois, après un AVC, ces circuits sont perturbés et ne traitent plus l’information sensorielle correctement. »
Afin de rétablir le bon fonctionnement de ces circuits après un AVC, l’équipe du Dr Brown a employé une stratégie « optogénétique ». L’optogénétique est une technique qui emploie de la lumière bleue et des protéines photosensibles provenant d’algues vertes afin de contrôler les cellules cérébrales.
Cette technique consiste d’abord à insérer des protéines photosensibles dans les cellules cérébrales. Ces dernières sont ensuite activées à l’aide d’impulsions lumineuses.
« Lorsque les cellules cérébrales expriment cette protéine, on peut les soumettre à des impulsions lumineuses pour les rendre excitables à nouveau. » La stimulation lumineuse de ces circuits durant plusieurs semaines après un AVC a permis aux animaux de laboratoire de retrouver un meilleur usage de leurs pattes.
« Bien qu’il ne s’agisse que des premiers pas de l’élaboration d’une nouvelle approche de traitement de l’AVC, nous sommes très enthousiastes à l’idée qu’elle pourrait être employée en contexte clinique. Le fait que des études cliniques tirent parti de l’optogénétique pour traiter la cécité et d’autres problèmes neurologiques se déroulent en ce moment laisse supposer que c’est possible. »
Les résultats de l’étude ont été publiés le 23 juin 2017 dans Nature Communications.