Un nouveau rapport de Cœur + AVC indique que l’insuffisance cardiaque, un problème de santé grave en croissance au pays, met à rude épreuve les personnes qui en sont atteintes, leur famille et le système de santé. Comme le révèle le document Des efforts insuffisants : les mesures insuffisantes au pays pour les personnes vivant avec une insuffisance cardiaque et la façon de changer les choses, malgré certains progrès, il reste difficile de se retrouver dans notre système de santé cloisonné et de combler les importantes lacunes en matière de diagnostic, de traitements et de soutien.
Au pays, 750 000 personnes vivent avec l’insuffisance cardiaque et, chaque année, 100 000 personnes reçoivent un diagnostic de cette maladie incurable. Selon un nouveau sondage de Cœur + AVC*, l’insuffisance cardiaque touche une personne sur trois au pays, soit parce qu’elle en est elle-même atteinte, soit parce qu’elle touche un membre de sa famille ou un ami proche.
« L’insuffisance cardiaque est une épidémie. Il s’agit de l’une des maladies cardiovasculaires dont le nombre de cas augmente le plus rapidement dans le monde, » mentionne Dre Anique Ducharme, présidente, Société canadienne d’insuffisance cardiaque; professeure de médecine, Université de Montréal; et cardiologue, Institut de cardiologie de Montréal.
Tout ce qui endommage le cœur peut entraîner l’insuffisance cardiaque. Selon les experts, la hausse du taux d’insuffisance cardiaque se poursuivra en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation du nombre de personnes jeunes recevant un diagnostic (grâce à de meilleurs outils de détection et en raison de l’augmentation de certains facteurs de risque). La COVID-19 peut provoquer des lésions cardiaques susceptibles d’entraîner une insuffisance cardiaque. De plus, en perturbant les services de santé, la pandémie a empêché des personnes atteintes de maladies du cœur d’accéder à des soins, ce qui a aggravé leur état.
L’insuffisance cardiaque, un prix à payer pour tout le monde
L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique due au fait que le cœur ne fonctionne pas comme il le devrait ou à un problème de structure. Elle peut se produire si le cœur est trop faible ou trop rigide, ou les deux. L’insuffisance cardiaque se traduit souvent par de la fatigue et un essoufflement, en plus d’augmenter les risques de dépression, d’anxiété et d’une qualité de vie réduite chez les personnes atteintes. En outre, les conséquences de cette maladie peuvent être lourdes pour les membres de la famille et les aidants, qui doivent gérer une foule de rendez-vous, de médicaments et de fréquents déplacements au service des urgences.
« Il s’agit essentiellement d’un travail à temps plein », affirme Heather Lannon, qui s’est occupée de son mari, Jamie, pendant neuf ans après le diagnostic de son insuffisance cardiaque.
L’insuffisance cardiaque est l’une des principales raisons pour lesquelles les citoyens se retrouvent à l’hôpital. Il s’agit d’une maladie « de la porte tournante » parce que sur cinq patients admis à cause de celle-ci, l’un d’entre eux sera réadmis dans le mois suivant. D’ici 2030, on prévoit que les coûts de soins de santé associés à l’insuffisance cardiaque atteindront 2,8 milliards de dollars par année au pays.
Une maladie à la fois complexe, chronique, incurable et mal comprise
Parmi les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque, la plupart ont d’une à sept autres maladies importantes touchant le cœur (diabète, hypertension, fibrillation auriculaire, etc.) ce qui rend le traitement plus complexe et affecte la qualité de vie. Près de la moitié des personnes vivant avec une insuffisance cardiaque meurent dans les cinq ans suivant le diagnostic.
Selon un sondage de Cœur + AVC, la population connaît mal la maladie et l’urgence de lutter contre celle ci :
- Quatre personnes sur dix ne savent même pas ce qu’est l’insuffisance cardiaque.
- Une personne sur trois ne sait pas que l’insuffisance cardiaque est en hausse.
- Deux personnes sur trois ignorent qu’il n’existe pas de remède à l’insuffisance cardiaque.
Le combat contre l’insuffisance cardiaque sur tous les fronts
Un diagnostic précoce, des changements au mode de vie, l’accès à des médicaments, des dispositifs médicaux (tels que les stimulateurs cardiaques, les valvules cardiaques artificielles ou les pompes) et du soutien communautaire peuvent améliorer les résultats au niveau de la santé et de la qualité de vie.
« Je pensais que j’étais invincible, mais une insuffisance cardiaque m’a vaincu », raconte Kevin Lobo, un homme en forme qui était âgé de 38 ans au moment où il a reçu son diagnostic d’insuffisance cardiaque. Une endoprothèse d’importance vitale, des médicaments, puis une opération à cœur ouvert l’ont aidé à gérer son état. Kevin reste optimiste et déterminé à vivre pleinement. « Je conduis encore. Je continue à m’entraîner. Je joue encore au golf. Je fais tout ce que je veux. »
Malheureusement, plusieurs facteurs peuvent avoir un impact sur le traitement et le soutien que reçoivent les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque, notamment l’origine ethnique, le revenu, le sexe et le lieu de résidence.
Selon un inventaire des ressources et des services en matière d’insuffisance cardiaque** de Cœur + AVC, nous pouvons faire beaucoup plus dans plusieurs domaines liés à l’insuffisance cardiaque partout au pays. Par exemple, 27 % des hôpitaux n’ont pas accès à l’analyse des peptides natriurétiques, une méthode clé pour diagnostiquer l’insuffisance cardiaque, et dans 16 % d’entre eux, le personnel ne suit pas les lignes directrices publiées en matière de soins de l’insuffisance cardiaque.
« Des progrès ont été réalisés pour améliorer les résultats et la qualité de vie des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, grâce à d’importantes recherches. Mais on pourrait, et on devrait, faire beaucoup plus, d’autant plus que le nombre de cas d’insuffisance cardiaque ne cesse d’augmenter, déclare Patrice Lindsay, directrice, Changement au sein du système de santé, Cœur + AVC. C’est pourquoi Cœur + AVC a réuni des organismes axés sur les maladies du cœur de premier plan et d’autres organismes partout au pays pour piloter un plan d’action, éclairé par des infirmières, des cardiologues, des pharmaciens, et des personnes vivant avec une insuffisance cardiaque et leurs aidants. »
Le plan d’action met l’accent sur une approche intégrée de l’insuffisance cardiaque dans tout le pays, notamment :
- Des systèmes de soins intégrés
- Des soins fondés sur des données probantes et sur des recherches de grande qualité
- L’accès à des soins spécialisés
- Une transition des soins coordonnée et transparente
- Du soutien aux personnes vivant avec une insuffisance cardiaque, à leurs familles et à leurs aidants
Pour améliorer les résultats et la qualité de vie chez les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque, il faut également faciliter l’accès aux médicaments nécessaires grâce à un régime d’assurance-médicaments national universel et élargir l’accès aux soins virtuels.
*Le sondage en ligne national et bilingue a été mené par Environics Research Group auprès de 2 257 résidents canadiens âgés de 18 ans et plus, du 8 au 13 novembre 2021.
**L’inventaire des ressources et services en matière d’insuffisance cardiaque de Cœur + AVC a été réalisé tout au long de l’année 2021 et les données provisoires fournies dans ce rapport comprennent les réponses de 405 des 654 établissements de soins de courte durée au Canada, en date du 18 novembre 2021. Certaines valeurs peuvent être légèrement modifiées une fois la collecte complète des données terminée.
À propos de Cœur + AVC
La vie. Ne passez pas à côté. C’est pour cette raison que Cœur + AVC mène la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC. Nous devons propulser les prochaines découvertes médicales afin que les gens au pays ne passent pas à côté de moments précieux. Ensemble, nous travaillons à prévenir les maladies, à sauver des vies et à promouvoir le rétablissement grâce à la recherche, à la promotion de la santé et aux politiques publiques. coeuretavc.ca @coeuretavc
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