Une nouvelle étude commandée par Cœur + AVC révèle que la consommation d’aliments ultra-transformés a atteint un niveau alarmant et qu’elle ne cesse d’augmenter au pays : près de la moitié des calories consommées chaque jour proviennent de tels aliments. Le fait le plus inquiétant est que plus de la moitié de l’apport calorique des jeunes provient d’aliments ultra-transformés, soit plus que tous les autres groupes d’âge. Les enfants de 9 à 13 ans, ceux qui ingèrent le plus de ces aliments hautement caloriques et peu nutritifs, en tirent 57 % de leurs calories.
« La consommation d’aliments ultra-transformés représentait 47,7 % de l’apport calorique quotidien en 2004. En 2015, cette proportion était de 48,3 %. Elle est élevée chez tous les groupes socioéconomiques », souligne le Dr Jean-Claude Moubarac, professeur adjoint à l’Université de Montréal et auteur du rapport d’étude.
En revanche, les nouveaux arrivants font exception. Leur consommation de calories provenant d’aliments ultra-transformés est bien inférieure à celle des personnes nées ici.
Une étude antérieure portant sur l’évolution des habitudes alimentaires canadiennes entre 1938 et 2011 a montré que le changement le plus important de cette période a été le fait que les aliments ultra-transformés ont remplacé les repas et les plats frais préparés à la maison à partir d’aliments minimalement ou non transformés. Une telle tendance a été observée dans d’autres pays à revenu élevé, mais c’est maintenant aussi le cas dans certains pays à revenu intermédiaire.
Le régime alimentaire a un impact majeur sur la santé de la population, et les aliments ultra-transformés sont peu nutritifs. Plus la population en consomme, et plus la valeur nutritive globale de son alimentation sera faible. De récentes statistiques montrent que l’alimentation de mauvaise qualité est maintenant le premier facteur de risque de décès au pays. Les Canadiens sont malheureusement les deuxièmes plus importants consommateurs d’aliments et de boissons ultra-transformés dans le monde, devancés par les États-Unis.
Le problème n’est pas la transformation des aliments comme telle, car même si presque tous les aliments sont transformés d’une manière ou d’une autre, ils le sont à différents degrés. On retrouve les aliments peu transformés, comme les légumes congelés, les œufs et le lait; les ingrédients culinaires, comme l’huile; et les aliments transformés, comme les pains et les fromages.
Ce sont les aliments ultra-transformés qui posent problème. Il s’agit de préparations de substances dérivées d’aliments, et de certains additifs. Autrement dit, ils contiennent peu d’aliments intacts, voire aucun. Parmi eux, on retrouve les plats prêts-à-servir; les boissons et les céréales sucrées; les grignotines sucrées, salées ou riches en matières grasses; ainsi que les friandises.
Comparativement aux autres groupes alimentaires, les produits ultra-transformés contiennent généralement deux fois plus de calories, trois fois plus de sucres libres et deux fois plus de sodium, sans compter qu’ils fournissent beaucoup moins de protéines, de fibres, de vitamines et de minéraux.
Le rapport d’étude révèle également que les produits qui constituent la principale source de calories dans notre alimentation sont les plats prêts-à-servir tels que la pizza, les hamburgers, les sandwichs et les plats congelés, suivis par les pains emballés et les boissons sucrées.
« Les Canadiens consomment non seulement de grandes quantités d’aliments ultra-transformés, mais aussi une proportion insuffisante d’aliments entiers et nutritifs, fait remarquer le Dr Moubarac. Les aliments ultra-transformés écartent les autres groupes alimentaires. Leur image est étudiée et ils sont présentés dans un emballage attrayant, en plus de faire l’objet de publicité qui vise particulièrement les enfants. »
Un resserrement des politiques et des lignes directrices en matière d’alimentation est nécessaire compte tenu de la multiplication des aliments ultra-transformés, emballés et prêts-à-manger ou à réchauffer.
« La transformation des aliments s’est intensifiée rapidement, et les produits qui en résultent sont problématiques. Nous devons travailler ensemble pour apporter des changements à notre environnement alimentaire, pour faire des choix sains les choix les plus faciles, indique Yves Savoie, chef national de la direction de Cœur + AVC. Nous attendons avec impatience la publication de la révision du Guide alimentaire canadien, l’obligation de l’étiquetage visible et clair sur le devant des emballages, et l’interdiction de la publicité d’aliments et de boissons à faible valeur nutritive visant les enfants. »
Cuisiner et manger à la maison et avec d’autres personnes aussi souvent que possible est dans l’intérêt de toute la population. Cette dernière a aussi avantage à avoir un régime alimentaire sain et équilibré, qui comporte beaucoup d’aliments entiers et minimalement transformés, et à éviter les aliments ultra-transformés, dont les boissons sucrées.
Heureusement, le rapport d’étude a permis de constater que les Canadiens sont nombreux à avoir une alimentation saine.
- Obtenez le rapport complet (en anglais).
Statistiques
- Pour la première fois, les enfants ont eu une alimentation qui n’est pas équilibrée, mais riche en aliments ultra-transformés, toute leur vie.
- Au pays, des millions de personnes vivent avec une maladie liée au régime alimentaire.
- Les dépenses annuelles entraînées par les maladies liées à l’alimentation s’élèvent à 26 milliards de dollars au pays.
- L’apport calorique provenant d’aliments ultra-transformés a doublé en 70 ans : autrefois, ils représentaient 24 % des achats d’aliments des familles, et aujourd’hui, 54 %.
- Près de un enfant sur trois est obèse ou en surpoids.
- Les jeunes sont ceux qui consomment le plus de boissons sucrées, soit en moyenne 578 ml de boissons sucrées par jour, ce qui représente jusqu’à 64 grammes (16 cuillères à thé) de sucre.
À propos de Cœur + AVC
La vie. Ne passez pas à côté. C’est pour cette raison que Cœur + AVC mène la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC. Nous devons propulser les prochaines découvertes médicales afin que les gens au pays ne passent pas à côté de moments précieux. Ensemble, nous prévenons les maladies, préservons la vie et favorisons le rétablissement grâce à la recherche, la promotion de la santé et des politiques publiques.
Coordonnées
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Gestionnaire, Communications, Ontario
Fondation des maladies du cœur et de l’AVC
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