Mauvaise nouvelle pour la santé des enfants : le premier ministre manque à sa promesse d’interdire aux spécialistes du marketing de cibler les enfants

Un nouveau sondage de Cœur + AVC révèle que près de 7 personnes sur 10 au pays veulent qu’une réglementation plus stricte soit adoptée en matière de publicité afin de protéger les enfants

Les parents, qui luttent pour contrer l’influence que les personnages comme Spider-Man et Bob l’éponge ont sur les choix alimentaires de leurs enfants, risquent de perdre un outil important promis par le gouvernement fédéral. En effet, les plans pour restreindre la publicité de malbouffe s’adressant aux enfants stagnent. Ce retard se dévoile alors qu’un nouveau sondage* de Cœur + AVC montre que près de 70 % de la population appuie l’engagement de longue date du premier ministre Justin Trudeau envers l’interdiction de la publicité d’aliments et de boissons à faible valeur nutritive s’adressant aux enfants, le dernier élément en suspens de sa stratégie en matière de saine alimentation.

Cœur + AVC salue le travail accompli par le gouvernement du premier ministre en lien avec la stratégie en matière de saine alimentation, notamment le nouveau Guide alimentaire canadien, l’étiquetage nutritionnel sur le devant des emballages, l’interdiction visant les gras trans dans tous les aliments vendus au pays et l’investissement annoncé récemment d’un milliard de dollars dans un programme national d’alimentation scolaire. Cependant, la pièce maîtresse de la stratégie en matière de saine alimentation, c’est-à-dire l’interdiction de la publicité s’adressant aux enfants, tarde à être mise en place.

« Les familles et les enfants ont besoin que le premier ministre soit de leur côté pour bâtir un avenir plus sain. Une étape primordiale pour y parvenir consiste à protéger nos enfants en faisant en sorte qu’ils ne puissent pas être la cible de publicités d’aliments et de boissons à faible valeur nutritive », affirme Doug Roth, chef de la direction de Cœur + AVC. « Les enfants succombent à l’attrait des publicités de malbouffe et cela est mauvais pour leur santé à long terme. Nos enfants méritent mieux. »

Le sondage révèle également que 76 % de la population croit qu’il est difficile pour les parents de surveiller et de contrôler les publicités vues par leurs enfants. Par ailleurs, 58 % des répondantes et répondants sont d’avis que l’industrie des aliments et des boissons dispose d’un avantage injuste sur les parents, car les publicités sont plus susceptibles d’influencer les habitudes alimentaires des enfants.

Le sondage est particulièrement pertinent en ce moment puisque le gouvernement fédéral avait affirmé qu’il publierait ce printemps un projet de règlement pour restreindre la publicité s’adressant aux enfants. Malgré le large soutien de la population, les activités de lobbyisme de l’industrie des aliments et boissons à faible valeur nutritive freinent ce projet.

« L’industrie des aliments et boissons à faible valeur nutritive, une industrie multimilliardaire, mène des activités de lobbyisme qui sapent les efforts que nous déployons, nous, un organisme de bienfaisance en santé. Il semble que le premier ministre fasse passer les intérêts de l’industrie avant la santé de nos enfants. Malheureusement, le bien-être de nos enfants est en jeu. Il est donc impératif que nous ne perdions pas ce combat », soutient M. Roth.

Les spécialistes du marketing des aliments et boissons à faible valeur nutritive consacrent 1 milliard de dollars en publicités s’adressant aux enfants parce que ça fonctionne. Les personnages de dessins animés souriants dans l’allée des céréales et les publicités en ligne mettant en vedette des refrains publicitaires accrocheurs et des animaux qui chantent sont quelques-unes des méthodes puissantes qu’ils utilisent pour amener les enfants à choisir des aliments et boissons à faible valeur nutritive. Les jeunes enfants croient ce qu’ils voient, tandis que les enfants plus âgés ne sont pas toujours en mesure d’exercer un jugement critique.

Les aliments ultra-transformés – la majeure partie des produits faisant l’objet de publicité s’adressant aux enfants – comptent pour près de 60 % de l’apport calorique des enfants âgés de 9 à 13 ans. Une alimentation riche en aliments ultra-transformés et une consommation importante de boissons sucrées sont associées à une augmentation du risque futur de maladies cardiovasculaires, d’AVC, de diabète, de cancers, de caries dentaires et de mortalité. En 2019 seulement, les facteurs de risque liés à l’alimentation ont contribué au décès de 36 000 personnes au pays.

Le Canada accuse du retard par rapport à d’autres pays qui ont instauré des politiques pour protéger les enfants. De plus, des données probantes démontrent que l’autoréglementation de l’industrie ne fonctionne pas. Cœur + AVC demande au premier ministre de publier un projet de règlement pour protéger les enfants contre la publicité d’aliments et de boissons à faible valeur nutritive, et ce, d’ici la fin juin.

« Il s’agit d’un problème de santé publique important qui a des répercussions considérables sur les familles. Tous les parents ont déjà eu à composer avec un tout-petit qui veut une barre de chocolat en faisant la file à la caisse. Mais cela ne s’arrête pas là. Les parents font face à une vague incessante de messages publicitaires s’adressant aux enfants à la télévision, à l’épicerie et en ligne. Ils ont besoin d’aide! », déclare M. Roth. « Les parents font de leur mieux et ils méritent d’obtenir du soutien. Il est temps que le premier ministre tende la main aux familles de partout au pays et qu’il respecte enfin sa promesse répétée d’interdire la publicité visant les enfants. »


* Cœur + AVC a mandaté Pollara Strategic Insights pour mener un sondage en ligne auprès d’un échantillon fiable de personnes sélectionnées au hasard (N = 1 603 adultes [18 ans et plus] canadiens). Les données ont été recueillies du 24 au 27 mai 2024. L’ensemble des données définitives a été pondéré selon le genre, l’âge et la répartition géographique des adultes canadiens, conformément au dernier recensement. Un échantillon en ligne ne peut pas comporter officiellement de marge d’erreur. Cependant, un échantillon probabiliste de N = 1 603 présenterait une marge d’erreur équivalent à ± 2,5 %, 19 fois sur 20.

À propos de Cœur + AVC

La vie. Ne passez pas à côté. C’est pour cette raison que Cœur + AVC mène la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC depuis plus de 70 ans. Nous devons propulser les prochaines découvertes médicales afin que les gens au pays ne passent pas à côté de moments précieux. En collaboration avec nos généreux donateurs et donatrices, partenaires et bénévoles, nous travaillons à prévenir les maladies, à sauver des vies et à favoriser le rétablissement grâce à la recherche, à la promotion de la santé et aux politiques publiques. coeuretavc.ca @coeuretavc

Coordonnées

Maryse Bégin
Maryse.Begin@coeuretavc.ca
514 669-6297