OTTAWA — Une étude quinquennale de six projets de téléréadaptation auxquels ont participé plus de 300 Canadiens dans 10 villes a révélé que la technologie est aussi efficace pour offrir un traitement post-AVC aux personnes vivant dans les régions rurales et éloignées du Canada que les soins traditionnels, selon un examen très attendu publié aujourd'hui dans le Journal of Telemedicine and e-Health.
« La clé d'une récupération optimale après un AVC réside dans l'intensité et la fréquence de la thérapie de réadaptation », explique la Dre Patrice Lindsay, directrice du Changement systémique et du Programme de l'AVC chez Cœur et AVC.
« Seulement 19 % de toutes les personnes admises en soins actifs à la suite d'un AVC sont dirigées vers la réadaptation pour patients hospitalisés. Les recherches indiquent que plus de 40 % ont besoin de réadaptation et plus de 60 % d'aide pour accomplir leurs activités quotidiennes après le congé de l’hôpital » précise-t-elle. « La téléréadaptation aidera les personnes qui ne bénéficient pas de services de réadaptation en milieu hospitalier ou communautaire dans leur région. »
En 2013, des chercheurs de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard, du Québec, de l'Ontario, du Manitoba et de la Colombie-Britannique ont reçu 1,3 million de dollars de Cœur et AVC pour mettre à l'essai des moyens novateurs d'offrir des services de physiothérapie, d'ergothérapie, d'orthophonie et d'accompagnement en matière de mode de vie aux personnes qui se rétablissent à domicile après un AVC. Le financement a été administré par l'entremise du Partenariat canadien pour le rétablissement de l'AVC de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC.
« Les interventions de téléréadaptation ont un grand potentiel pour accroître l'efficacité et l'accès à la thérapie post-AVC », affirme le Dr Robert Teasell, principal auteur de l’étude et chercheur à l’Université Western. « Nos recherches soulignent que de nombreuses études ont montré que la téléréadaptation est comparable aux programmes de réadaptation traditionnels; elle peut être même plus bénéfique. »
Parmi les technologies incluses dans les études, mentionnons la réalité virtuelle, les jeux informatiques, les logiciels sur tablette, les vidéoconférences, l'utilisation de moniteurs d'activité portables et le coaching au téléphone. La thérapie était dispensée directement à domicile ou dans des établissements de soins de santé locaux.
Les chercheurs ont constaté que
- L'efficacité de la téléréadaptation est similaire et parfois supérieure à celle de la thérapie traditionnelle en face à face.
- L'engagement des aidants naturels est crucial.
- Les cliniciens préfèrent la thérapie en interaction directe, mais ils utiliseront la téléréadaptation lorsqu'il n'y a pas d'alternatives.
- La technologie doit être facile à utiliser pour les cliniciens et les patients.
« Cœur et AVC s'engage à combler les lacunes, à plaider en faveur d'un meilleur accès aux traitements et à aider à trouver de nouvelles façons novatrices d'offrir des services de réadaptation », affirme Yves Savoie, chef de la direction de Cœur et AVC.
La téléréadaptation gagne du terrain partout en Amérique du Nord. Un récent essai clinique américain publié dans JAMA Neurology (Cramer et al.) a révélé que la téléréadaptation produisait des gains substantiels dans la fonction du bras après l'AVC, qu'elle soit fournie par la téléréadaptation à domicile ou par la réadaptation traditionnelle en clinique.
Dr Teasell a déclaré que la recherche canadienne « offre des perspectives uniques – et un point de vue canadien – sur l'application de la téléréadaptation. Nous croyons que cela sera d'une grande valeur tant pour les cliniciens que pour les établissements de soins de santé ». Il a ajouté que cette importante recherche fournit des données probantes précieuses pour éclairer les lignes directrices canadiennes sur les pratiques optimales en matière de réadaptation post-AVC.
Plus de 400 000 Canadiens vivent avec une invalidité de longue durée attribuable à un AVC – un nombre qui devrait doubler au cours des 20 prochaines années en raison du vieillissement de la population et de facteurs liés au mode de vie. En même temps, l'accès à la thérapie varie grandement d'une région à l'autre du Canada et entre les régions urbaines et rurales.
L'utilisation de la téléréadaptation pour l'AVC sera au centre des discussions du Congrès canadien de l'AVC qui se tiendra à Ottawa du 3 au 5 octobre, alors que des chercheurs et des décideurs de partout au pays se réuniront pour examiner de nouvelles approches à la prévention et au traitement de l'AVC, dit la Dre Lindsay.
L’avc : Faits et chiffres
- Un accident vasculaire cérébral se produit lorsque le sang cesse de circuler vers une partie du cerveau ou lorsque des saignements se produisent dans le cerveau, causant des dommages aux cellules cérébrales.
- 62 000 AVC surviennent chaque année au Canada, soit un AVC toutes les neuf minutes.
- Chaque année, plus de 13 000 Canadiens meurent d'un ACV.
- 80 % des victimes survivent à un AVC.
- Les cellules du cerveau meurent à un rythme de 1,9 million par minute après un AVC.
- Après l'AVC, 60 % victimes souffrent d'une incapacité; 40 % ont besoin d'une réadaptation et d'un soutien plus intensifs.
- Plus de 400 000 Canadiens vivent avec une invalidité de longue durée causée par un AVC, et ce nombre doublera presque au cours des 20 prochaines années.
- L'AVC peut survenir à tout âge. Le nombre d'AVC chez les personnes de moins de 65 ans augmente et les facteurs de risque d'AVC augmentent chez les jeunes adultes.
Le Congrès se tiendra à Ottawa en Ontario du 3 au 5 octobre 2019. Suivez-nous sur Twitter @strokecongress, #StrokeCongress.
Les énoncés et les conclusions des auteurs de l'étude sont uniquement ceux des auteurs de l'étude et ne reflètent pas nécessairement la politique ou la position de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC ou du Consortium neurovasculaire canadien. Cœur et AVC et CSC ne font aucune déclaration ni garantissent leur exactitude ou leur fiabilité.
Congrès canadien de l'AVC
Organisé conjointement par Cœur et AVC et le CSC, le Congrès canadien de l'AVC est un forum canadien unique en son genre qui permet aux experts de partager les résultats des recherches les plus récentes, d'échanger des idées et d'établir les liens qui changeront l'avenir de l'AVC. Il réunit des chercheurs, des neurologues, des infirmières, des spécialistes en réadaptation, des responsables des politiques, des décideurs du système de santé – et bien d'autres – dans une occasion sans précédent d'améliorer la santé du cerveau des Canadiens.
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