Un AVC se produit lorsque le flux sanguin vers le cerveau est interrompu, provoquant la détérioration ou la mort des cellules. Ces dégâts peuvent causer la démence.
Et cela arrive plus souvent qu’on le pense. Étonnamment, subir un AVC fait plus que doubler votre risque de démence.
De nouveaux travaux de recherche nous permettent de mieux comprendre le lien entre l’AVC et la démence, et la façon de réduire l’impact de ces derniers.
L’AVC clinique et l’AVC silencieux
L’AVC est une urgence médicale. On reconnaît l’AVC clinique grâce aux signes VITE : visage affaissé, incapacité à lever les deux bras normalement, trouble de la parole et extrême urgence. Mais certains cas d’AVC ne sont pas aussi évidents à détecter, comme l’AVC silencieux, qui ne présente aucun signe physique ou fonctionnel. Puis, ce sont les symptômes de la démence qui apparaissent.
La recherche nous en révèle plus sur l’impact des AVC silencieux :
- Les AVC silencieux se produisent cinq fois plus souvent que les AVC cliniques.
- Ils sont responsables d’au moins un tiers de toutes les démences.
L’AVC silencieux affaiblit les connexions dans différentes régions du cerveau et affecte les « fonctions exécutives », c’est-à-dire l’ensemble des procédés mentaux qui vous permettent d’exécuter des tâches. Ces fonctions incluent la planification, l’organisation, le traitement de l’information, l’exécution de tâches multiples, la résolution de problèmes, la prise de décisions, le raisonnement et l’orientation géospatiale.
L’AVC peut causer de la démence à tout âge
Plus vous vieillissez, plus le risque d’AVC et de démence augmente. Et puisque les facteurs de risque d’AVC s’accroissent chez les jeunes adultes, le risque de démence suit la même tendance — même dans la quarantaine ou cinquantaine.
Lorsque les fonctions exécutives sont affectées, travailler et gagner un salaire peut être difficile, voire impossible. Votre vie sociale, vos relations et votre niveau d’activité peuvent changer, compromettant votre indépendance. Mais nous pouvons agir.
Prévenons l’AVC. Prévenons la démence.
Le lien entre l’AVC et la démence est effrayant, mais en prévenant l’un, nous pouvons aider à prévenir l’autre. Cela signifie que l’on doit s’attaquer aux facteurs de risque qui sont communs à ces deux affections, y compris :
- L’hypertension artérielle;
- L’hypercholestérolémie;
- Le diabète;
- La sédentarité.
L’Évaluation du risque cardiovasculaire est un bon départ pour connaître votre risque et les mesures à prendre pour remédier à la situation.
La prévention est efficace : la recherche montre qu’en maîtrisant les facteurs de risque modifiables, on peut réduire la démence de 50 %.
Et si vous avez déjà subi un AVC ou un accident ischémique transitoire (AIT)? Votre risque de récidive augmente considérablement — de même que celui de démence. La prévention secondaire peut vous aider à réduire votre risque de souffrir de ces deux affections, et améliorer votre rétablissement. Apprenez-en plus sur la prévention secondaire dans notre Bulletin sur l’AVC 2016.
Justifier la recherche
L’étude PURE-MIND du Dr Eric Smith est la première au pays à porter sur l’AVC silencieux non seulement chez des personnes de 70 ou 80 ans, mais aussi chez celles de la fin de la trentaine à la cinquantaine. Ces travaux permettront de déterminer quels patients d’âge mûr sont exposés à un risque de problèmes de mémoire et de la pensée plus tard, et éventuellement de prévenir ces derniers. Les chercheurs financés par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC sont sur le point d’aboutir à des résultats fondamentaux qui pourraient changer la façon dont nous diagnostiquons, détectons et prévenons les AVC cliniques et silencieux.
Alors que les experts de l’AVC essaient de trouver des réponses, nous savons que le manque de financement menace la recherche fondamentale. Nous ne pouvons pas permettre cela.