Un médecin montre une feuille de scintigraphies cérébrales et les explique à son patient

AVC

Les femmes et l’AVC

Pourquoi les femmes récupèrent-elles moins bien d’un AVC que les hommes? La Dre Amy Yu s’interroge. 

Chapitre  1 Le problème : la question du sexe

L’AVC affecte souvent les hommes et les femmes différemment, et les recherches montrent qu’il frappe plus durement les femmes. Mais pourquoi? Les raisons sont encore mal comprises.

L’AVC se produit lorsque le sang ne circule plus dans une partie du cerveau, le plus souvent à cause d’un blocage ou d’un caillot dans un vaisseau sanguin (AVC ischémique). En l’absence d’un traitement rapide, la personne atteinte risque un handicap permanent, voire la mort.

En tant que neurologue spécialisée en AVC au Sunnybrook Health Sciences Centre de Toronto, la Dre Amy Yu traite les personnes ayant subi un AVC.

« Le fait de voir ce qui arrive aux patients dans la pratique clinique éclaire mes questions de recherche », explique la Dre Yu. Elle a récemment reçu une subvention de recherche de Cœur + AVC, ainsi que la bourse de recherche Henry J. M. Barnett, qui accorde des fonds supplémentaires à un nouveau chercheur en début de carrière ayant une cote plus élevée dans le domaine de l’AVC.

 

Chapitre 2 La solution : saisir les différences

La Dre Yu sait que les femmes peuvent avoir des expériences différentes lorsqu’elles subissent un AVC. Par exemple, elle souligne que les femmes sont moins susceptibles que les hommes de recevoir des agents thrombolytiques pour traiter un AVC causé par un caillot sanguin.

« Serait-ce parce que les femmes sont admises à l’hôpital un peu plus tard que les hommes, en particulier les femmes âgées qui sont plus susceptibles de vivre seules? », soulève-t-elle. « Ou est-ce dû à d’autres problèmes de santé, aux préférences des patientes, ou à des différences dans la façon dont les médecins traitent les patientes ou décrivent leur traitement? »

Après un AVC, de nombreuses femmes ont plus de difficulté que les hommes à accomplir les activités quotidiennes, comme manger, se lever et se coucher, et aller aux toilettes. En outre, les femmes sont moins susceptibles de pouvoir rentrer chez elles après un traitement à l’hôpital, ce qui peut aggraver les effets physiques et psychologiques.

La Dre Yu étudie les facteurs à l’origine de ces disparités. « Mon travail consiste maintenant à quantifier ces différences, en examinant divers paramètres et en étudiant la façon dont les caractéristiques des patients pourraient entrer en jeu. » Elle se concentre sur trois objectifs :

  • Mesurer les différences entre les hommes et les femmes en ce qui a trait aux décès et aux handicaps découlant d’un AVC.
  • Déterminer les facteurs qui entraînent ces différences dans les résultats.
  • Décrire les différences de coûts de prise en charge entre les hommes et les femmes qui subissent un AVC.
Le fait de voir ce qui arrive aux patients dans la pratique clinique éclaire mes questions de recherche.
La Dre Amy Yu - Chercheuse subventionnée par Cœur + AVC

Chapitre 3 L’objectif : de bons soins pour tous

La compréhension des raisons derrière ces différences pourrait conduire à de nouveaux moyens d’individualiser les soins et le traitement de l’AVC. D’ailleurs, la Dre Yu souligne que les femmes ne seront pas les seules à en bénéficier.

« Si nous pouvons individualiser le traitement, nous pouvons améliorer la vie des femmes et des hommes qui vivent avec les séquelles d’un AVC. »

La Dre Yu soutient que l’appui des donateurs de Cœur + AVC est essentiel à son travail. Pour elle, il signifie plus de temps réservé à la recherche et plus d’occasions de collaborer avec d’autres chercheurs dans tout le pays et à l’étranger.
« Je ne peux même pas décrire l’importance que cela revêt pour quelqu’un comme moi, une chercheuse en début de carrière », affirme la Dre Yu. « Le soutien des donateurs de Cœur + AVC m’encourage, m’inspire et me rappelle que les questions auxquelles je cherche à répondre sont pertinentes pour les personnes qui vivent ces maladies. »