« Mon cœur avait cessé de battre. »

J’ai tendance à repousser mes limites dans tout ce que je fais, que ce soit diriger l’entreprise familiale, prendre part à des activités communautaires ou pratiquer des sports pour le plaisir. Vers la mi-quarantaine, j’avais redoublé d’efforts sur le plan de la santé; j’avais perdu 20 livres et réduit ma consommation de sel. Ma tension artérielle et mon taux de cholestérol avaient toujours été normaux. Malgré tout, je sentais que je commençais à avoir moins d’énergie, et j’étais parfois étourdi lorsque je me levais trop vite. J’avais mis ces symptômes sur le compte du vieillissement.

Je me rendais à un mariage en Inde et j’avais atterri à Toronto pour prendre un vol de correspondance. J’ai traversé l’aéroport à la course avec mon bagage à main sur l’épaule. Alors que j’attendais en file pour l’embarquement, je me suis penché pour mettre quelque chose dans mon bagage. En me relevant, j’ai eu un étourdissement et je me suis effondré. Je me souviens ensuite de m’être réveillé sur une civière, qu’on installait à l’arrière d’une ambulance. Mon cœur avait cessé de battre; j’ai subi un arrêt cardiaque.

Heureusement, quatre femmes que je ne connaissais pas du tout sont immédiatement intervenues et ont effectué des manœuvres de RCR pour m’aider. L’une d’elles, qui était une professionnelle de la santé formée, a trouvé un DEA (défibrillateur externe automatisé) non loin de là et l’a utilisé pour réanimer mon cœur. J’avais repris connaissance lorsque les services d’urgence sont arrivés. Ils m’ont amené à l’hôpital spécialisé dans les soins cardiaques le plus près. J’ai passé une journée aux soins intensifs, et j’ai ensuite subi une chirurgie pour réparer trois artères gravement obstruées. Mon médecin croit que mon arrêt cardiaque a peut-être été causé par un fragment de plaque qui s’est détaché pendant que je courais dans l’aéroport.

De retour chez moi à Gimli, au Manitoba, j’ai vu mon cardiologue et j’ai commencé à graduellement reprendre des activités comme la marche, le vélo et le hockey. Je me sens très bien à présent, et je prends seulement de l’aspirine à faible dose et un médicament contre le cholestérol.

Maintenant que je fais partie du conseil consultatif de Cœur + AVC au Manitoba, je suis tout à fait conscient à quel point j’ai été chanceux ce jour-là. Selon les statistiques, sur dix personnes qui subissent un arrêt cardiaque en milieu extrahospitalier (comme moi), neuf en meurent. L’intervention rapide de ces quatre secouristes non professionnelles a joué un rôle décisif. Elles m’ont sauvé la vie. 

• Apprendre à pratiquer la RCR et à utiliser un DEA