Sauvée de justesse
Michelle a longtemps exigé qu’on prenne ses symptômes au sérieux. Puis elle a eu une crise cardiaque.
Chapitre 1 Son cœur cesse de battre
Pendant plus de trois minutes, le cœur de Michelle Logeot s’est arrêté.
Bien entendu, elle ne l’a appris que plus tard. Elle était arrivée en ambulance à l’hôpital de Thompson, au Manitoba. Son mari, Dale, avait composé le 9-1-1 après l’avoir découverte inconsciente sur leur lit, en juin 2017. Elle prenait du repos au retour d’une visite chez Safeway, lors de laquelle elle s’était presque évanouie.
Soudainement, à l’hôpital, Michelle était en arrêt cardiaque. Les membres de l’équipe d’urgence se sont précipités pour pratiquer la RCR, et ils ont utilisé un défibrillateur pour redémarrer son cœur.
« Ils ont réussi à me ramener », déclare Michelle, alors âgée de 51 ans. Mais elle avait subi une crise cardiaque majeure. C’est ce qui avait déclenché son arrêt cardiaque.
Chapitre 2 À la recherche de réponses
Il y avait plusieurs mois que Michelle ne se sentait pas bien. Elle ressentait une faiblesse inhabituelle, transpirait et s’évanouissait parfois. Son poste de directrice des centres régionaux du Collège universitaire du Nord, à Thompson, l’amenait à se déplacer la plupart des jours de la semaine dans d’autres communautés du nord du Manitoba, souvent pour y passer la nuit.
Il y avait des antécédents de maladies du cœur dans la famille de Michelle.
Michelle a reçu de nombreux diagnostics, mais aucun n’était lié à son cœur.
« Quand j’ai commencé à être malade, j’allais à l’urgence, mentionne Michelle. J’y suis allée plusieurs fois ici même, à Thompson. J’y suis aussi allée à Flin Flon, et à Swan River. C’était peut-être une erreur. Parce que j’allais d’un hôpital à l’autre, le personnel hospitalier supposait immédiatement que je voulais des pilules contre la douleur, ou quelque chose du genre. Mais c’était uniquement en raison de mon travail et de mes déplacements ».
Michelle soupçonnait que ses symptômes étaient liés à son cœur. Son père a subi un pontage à l’âge de 46 ans et sa grand-mère a été emportée par une crise cardiaque. Malgré cela, tous les diagnostics qu’elle recevait étaient liés à n’importe quoi sauf des troubles cardiaques.
« On m’a dit que c’était de l’anxiété, la dépression, la ménopause, un rhume, la grippe, une pneumonie, un prolapsus vaginal, des calculs rénaux », affirme Michelle.
Un médecin lui a prescrit une épreuve d’effort pour vérifier sa fonction cardiaque. Les résultats ont montré que tout semblait bien aller. « Il m’a accusée de mentir », se souvient-elle. C’était quelques semaines avant sa crise cardiaque.
« J’avais l’impression d’avoir fait tout ce que je pouvais pour découvrir ce qui se passait, mais on m’ignorait, ajoute Michelle. Ils ne m’ont pas écoutée, jusqu’à ce que mon cœur cesse de battre ».
Chapitre 3 Un cœur à soigner
Michelle a été transportée, par avion, du service des urgences de Thomson à Winnipeg. Des tests ont révélé un blocage de plus de 90 % d’une artère importante dont l’obstruction est très souvent fatale, en plus de blocages dans huit autres vaisseaux sanguins autour de son cœur. Elle a subi une intervention visant à ouvrir trois de ces artères à l’aide d’endoprothèses.
Elle a reçu son congé quatre jours plus tard, avec la recommandation de s’inscrire immédiatement à un programme de réadaptation cardiaque. Le plus près se donnait à The Pass, à trois heures et demie de route de Thompson, mais il n’y avait pas de place pour elle. « Je n’ai donc jamais été en mesure de faire de la réadaptation cardiaque, ou d’obtenir du soutien », déclare Michelle.
Les groupes de soutien en ligne ont été d’une aide précieuse pour elle. Elle y a trouvé conseils et encouragements d’autres femmes qui l’ont aidée à comprendre son nouveau diagnostic d’insuffisance cardiaque – le résultat des dommages causés par sa crise cardiaque.
Elle a essayé de reprendre le travail qu’elle aimait, mais la fatigue, les problèmes de mémoire et la dépression (fréquents après une crise cardiaque) l’en ont empêchée.
La fonction cardiaque de Michelle s’est beaucoup améliorée, grâce à la médication et à un suivi serré de son état de santé Elle aime le cardiologue qui la suit à Winnipeg. Toutefois, elle estime à 25 000 $ par année les dépenses liées à ses frais médicaux, y compris les déplacements pour rencontrer des spécialistes.
Quand elle y repense, elle se dit que ses inquiétudes ont été ignorées à répétition parce qu’elle est une femme.
Elle est bien placée pour savoir à quel point il est important d’accroître la sensibilisation et la formation des dispensateurs de soins de santé afin qu’ils soient mieux outillés pour reconnaître les crises cardiaques chez les femmes et les traiter.
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