Protéger le cœur après la ménopause
Les découvertes de Glen Pyle réduiront les maladies du cœur chez les femmes plus âgées et aideront les hommes
Chapitre 1 Le mystère entourant la ménopause
Pendant la première moitié de leur vie, les femmes présentent un risque moins élevé de développer une maladie du cœur que les hommes. Après la ménopause, la différence entre les hommes et les femmes disparaît. Mais on ignore pourquoi.
« Nous ne comprenons pas bien ce qui se passe pendant la ménopause », déclare Glen Pyle, chercheur en cardiologie moléculaire à l’Université de Guelph et au sein du réseau de chercheurs IMPART de la Faculté de médecine de l’université Dalhousie.
Pendant longtemps, les chercheurs ont cru que la baisse du niveau d’œstrogènes durant la ménopause expliquait le risque cardiovasculaire accru. Ils en déduisaient que si cet œstrogène était remplacé, ses effets bénéfiques protecteurs réapparaîtraient.
Toutefois, les résultats de l’hormonothérapie substitutive administrée aux femmes plus âgées étaient mitigés. Chez certaines femmes, le risque de crise cardiaque diminuait. Mais chez d’autres, aucun avantage n’était obtenu. « Des questions fondamentales ont alors commencé à surgir », affirme Glen Pyle.
C’est pourquoi, grâce au soutien des donateurs de Cœur + AVC, le chercheur a entrepris de trouver des réponses.
Chapitre 2 Les changements qui affectent le cœur débutent tôt
Le chercheur a orienté ses recherches sur les changements moléculaires qui affectent les cellules cardiaques pendant la ménopause, ce qu’aucun autre chercheur n’avait fait. Son équipe et lui utilisent un modèle murin qui reproduit les lentes fluctuations des taux d’œstrogènes que présentent les femmes pendant une ménopause naturelle.
Les recherches en cardiologie moléculaire de Glen Pyle consistent à étudier le lien entre la ménopause et la maladie cardiaque.
Les donateurs de Cœur + AVC contribuent aux travaux de Glen Pyle et de son équipe de recherche.
Glen Pyle et les membres de son équipe sont les premiers à avoir étudié les changements moléculaires qui affectent les cellules cardiaques pendant la ménopause.
Jusqu’à présent, ils ont fait quelques découvertes fondamentales. Notamment, que les changements qui affectent le cœur des femmes débutent tôt, plusieurs années avant le début de symptômes, comme les bouffées de chaleur.
L’autre découverte est la nature de ces changements. Bien que le cœur continue de fonctionner normalement après la ménopause, certaines voies moléculaires des cellules commencent à changer. Il s’ensuit de l’inflammation et des cellules sont détruites, ce qui rend le cœur plus vulnérable et accroît le risque de crise cardiaque, d’arythmie et d’insuffisance cardiaque.
Les chercheurs ont également découvert que les cellules cardiaques répondent moins bien à l’œstrogène à mesure que la ménopause progresse. Pour cette raison, le cœur serait probablement mieux protégé si l’hormonothérapie substitutive était administrée à partir de 40 ans, plutôt qu’à partir de 70 ans. « Si on intervient, il faut le faire beaucoup plus tôt », mentionne Glen Pyle.
Chapitre 3 Une plus grande compréhension engendre de meilleurs résultats
En se fondant sur ces découvertes, le chercheur et son équipe étudient maintenant quels seraient les bienfaits liés à l’administration d’une œstrogénothérapie ciblée dès le début de la ménopause, avant l’apparition des changements au cœur. Ces bénéfices potentiels pour les femmes sont notamment la possibilité de diminuer les risques de crise cardiaque et d’en limiter les dommages, si elle survient, et de réduire le risque de développer une insuffisance cardiaque plus tard.
Glen Pyle et son équipe de recherche à l’Université de Guelph (de gauche à droite) : Ciara Barry, Kashika Sareen, Nicole Ramirez-Gaston, Glen Pyle, Amanda Avison et Sarah Rouhana.
Les chercheurs ont également examiné d’autres options de traitement des crises cardiaques. Ils ont démontré que la stimulation des récepteurs d’œstrogène du cœur immédiatement après une crise cardiaque peut réduire les lésions cardiaques chez les sujets féminins. De plus, en modifiant légèrement la thérapie, ils ont été en mesure d’obtenir les mêmes résultats chez les sujets masculins.
Mieux encore, étant donné que certains des médicaments utilisés ont déjà fait l’objet d’épreuves d’innocuité dans le cadre d’essais cliniques en lien avec d’autres maladies, la transposition de ces résultats de recherche en solutions clinique sera plus rapide.
Aujourd’hui, Glen Pyle continue de faire la lumière sur les liens entre la ménopause, l’œstrogène et les maladies du cœur. Le chercheur s’empresse toutefois de souligner qu’il ne travaille pas seul.
Il exprime toute son admiration pour son équipe de recherche – à l’heure actuelle composée uniquement de femmes. Il reconnaît la valeur du modèle de financement de la recherche de Cœur + AVC, qui lui donne la souplesse nécessaire pour aborder des questions scientifiques fondamentales et explorer les traitements cliniques possibles.
Il remercie également les alliés de Cœur + AVC pour leur contribution. Grâce à eux, tout devient possible : « Les dons sont essentiels à la recherche. »
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