AVC

Un AVC peut arriver à n'importe qui

Mon histoire de Phillip Eagle

« Je me suis réveillé un jour et je ne comprenais pas pourquoi je ne pouvais pas bouger normalement. J’étais étourdi, faible, peu mobile et désorienté. C’est en essayant d’entrer dans la douche que j’ai compris que quelque chose n’allait pas du tout.

Je n’arrivais pas à penser clairement alors j’ai appelé un Uber pour aller à l’hôpital. À ce moment-là, j’étais trop désorienté pour comprendre la gravité de la situation. Peu de temps après avoir été admis aux urgences, j’ai reçu un diagnostic d’AVC. Le premier médecin que j’ai vu n’était pas sûr de ce qui m’arrivait, car mon âge et mon profil de santé ne concordaient pas avec l’AVC. J’ai dû voir un deuxième médecin qui m’a fait passer une TDM [tomodensitométrie] puis une IRM [examen d’imagerie par résonance magnétique], lesquelles ont confirmé ce qui s’était passé.

J’avais 29 ans quand j’ai appris que j’avais subi un AVC pendant mon sommeil.

Le rétablissement a été long et ça n’a pas toujours été facile. Le plus grand défi a été pour mon cerveau; il a dû réapprendre à traiter tous les types de stimulation. S’il recevait trop d’informations, je paniquais et faisais une crise d’angoisse. Je restais paralysé en public quand ça arrivait. Pendant les premiers mois, j’avais des rendez-vous médicaux quotidiens pour passer des tests, faire de la réadaptation ou effectuer d’autres suivis.

C’est dur de réapprendre à faire des choses qu’on croyait acquises. Ce que j’ai vécu m’a amené à redéfinir ma vie et mon identité à un jeune âge. L’AVC que j’ai subi a touché ma famille autant que moi. Ma femme est devenue mon aidante principale et nous devions continuer de prendre soin de nos deux jeunes enfants. Mes parents ont pris le temps de m’aider à me rétablir et mes frères et sœurs ont fait preuve d’écoute alors que je sombrais : je combattais la dépression et l’anxiété causées par mon AVC. La situation a été difficile pour tout le monde, mais les gens qui étaient là pour me soutenir et pour m’aider tout au long de mon cheminement ont été formidables.

L’expérience que j’ai vécue a été difficile et m’a laissé avec de nombreux questionnements. J’ai dû sacrifier beaucoup de choses pour me bâtir une nouvelle vie. J’ai été très occupé à faire de la réadaptation, à subir des interventions chirurgicales et à aller à des rendez-vous. Il m’a fallu beaucoup de persévérance pour en arriver là où je suis aujourd’hui. J’ai appris à croire en moi d’une tout autre façon. Je veux que les gens sachent que le risque d’AVC n’existe pas qu’à l’âge de 80 ans. N’importe qui peut subir un AVC, même à un jeune âge. Si on perd des parties de nous-mêmes lorsque ces choses arrivent, on découvre également les plus belles. »