Lorsque Lalita Patel s’est réveillée, sa journée s’annonçait comme les autres jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche : elle arrivait difficilement à parler. Malgré tout, la planificatrice d’événements torontoise a décidé de respecter son horaire très chargé. À une dégustation avec un client, en prenant une assiette chaude, elle s’est aperçue que sa main gauche était engourdie.
Quand elle a été examinée par un médecin au service des urgences, elle avait perdu toute sensibilité du côté gauche de son corps et ne pouvait plus parler. Une imagerie à résonance magnétique (IRM) a révélé qu’elle avait subi un AVC causé par un caillot sanguin au cerveau.
Son AVC a été toute une surprise, et ce, bien qu’il y ait des antécédents de maladies du cœur dans sa famille.
Elle ignorait alors que l’AVC touche les femmes de façon disproportionnée : cette affection frappe une femme toutes les 17 minutes au pays. Dans son cas, le diabète, le tabagisme de longue date et le stress associé à son travail y ont contribué.
L’AVC est une urgence médicale. C’est pourquoi il est crucial de connaître les signes de l’AVC et de les rapporter immédiatement au 9-1-1 ou à un service d’urgence local.
Réadaptation et adaptation
Après avoir passé une semaine à l’hôpital, Lalita a entrepris un programme de réadaptation dans un établissement qui était, comme par hasard, un de ses clients événementiels depuis une dizaine d’années. Elle y a rencontré son ergothérapeute, Jackie.
« Elle s’est vite rendu compte que je n’étais pas une patiente ordinaire, qu’elle devait trouver des moyens pour me stimuler », raconte Lalita en riant. Jackie a commencé à apporter des gants de boxe roses à leurs séances de réadaptation pour que sa patiente s’entraîne à ce sport dans le cadre de son programme.
Je suis la personne la plus optimiste qui soit, mais il m’arrive de frapper un mur.
Quatre mois de réadaptation plus tard, Lalita pouvait marcher et avait retrouvé un peu de son énergie. Toutefois, le côté gauche de son corps était toujours engourdi – une sensation qu’elle n’arrive pas à décrire. « J’ai essayé d’expliquer ce que j’y ressentais, sans y parvenir clairement. C’est comme si je m’étais cogné le nerf du coude. J’avais ce fourmillement constant dans tout mon côté gauche. »
Lalita dit que bien qu’elle ait « le meilleur entourage qu’on puisse souhaiter », elle avait besoin de parler à des gens qui comprendraient vraiment ce qu’elle vivait.
Elle s’est alors jointe à la communauté de survivants de Cœur + AVC, un groupe Facebook fermé, pour les personnes vivant avec les séquelles d’une maladie du cœur ou d’un AVC. Cette communauté est tout de suite devenue sa deuxième famille.
Soutien émotionnel
Le groupe de soutien a donné à Lalita la force dont elle avait besoin pour faire face au bouleversement émotionnel engendré par son AVC. « Je suis probablement la personne la plus optimiste qui soit, mais il m’arrive de frapper un mur. » Grâce à la communauté, elle a appris à apprivoiser sa colère.
« J’ai compris que lorsque je refoulais mes émotions, ça m’affectait physiquement et empirait mon état. »
À l’abri de tout jugement, Lalita a pu demander aux membres du groupe de parler de leur expérience avec des réalités indescriptibles et, parfois, frustrantes.
Sept mois après son AVC, Lalita fait toujours ses exercices de réadaptation chez elle. Elle arrive maintenant à marcher 20 minutes par jour sur son tapis roulant.
Elle a décroché un nouveau travail à temps plein pour une entreprise de location d’accessoires événementiels. Elle est toujours présente dans la communauté de survivants, encourageant les autres à persévérer.
« Tout est possible! », déclare-t-elle avec le sourire.
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