La plupart des programmes de réadaptation post-AVC se concentrent sur le patient. La psychologue Christiane Hoppmann voit un grand potentiel à inciter les membres d’un couple à travailler ensemble.
« Si vous cherchez à changer votre mode de vie, l’influence que les partenaires ont l’un sur l’autre ne doit pas être négligée », indique Mme Hoppmann.
Travailler en équipe
À la suite de son AVC, en janvier 2017, Robert Morrissette a cherché des programmes auxquels il pourrait participer avec sa femme, Sandra Waserman.
Ils ont été invités à participer à l’étude PULSE (Partners Using Linked Strategies Effectively), dirigée par Mme Hoppmann et une équipe interdisciplinaire à l’Université de la Colombie-Britannique (un gériatre, un physiothérapeute, un diététiste-nutritionniste et un psychologue clinicien). Cette étude est financée en partie par les donateurs de Cœur + AVC.
L’étude examine 100 survivants d’AVC et leur partenaire afin de voir l’impact que peuvent avoir les membres d’un couple sur la santé de l’autre après un AVC. « Le couple partage le même mode de vie lorsqu’il est question de changer les comportements, tel qu’avoir un régime alimentaire sain ou faire plus d’exercice. Ce que l’autre modifie a un impact, dit Mme Hoppmann. Ces changements peuvent aider à améliorer le rétablissement après un AVC et réduire le risque de récidive. »
Lorsque le couple partage le même mode de vie, il est fort probable qu’il est les mêmes facteurs de risque.
La recherche démontre qu’un partenaire peut aider les gens à poursuivre leur objectif. Selon Mme Hoppmann, cette personne s’adapte naturellement à ce rôle puisque les membres du couple se soucient de la santé de l’autre, habitent dans le même environnement, partagent les ressources et participent à plusieurs activités ensemble.
« Nous essayons de comprendre ce que les personnes peuvent faire en recevant l’aide de leur partenaire pour accomplir des tâches qu’ils ne peuvent pas faire seuls, ajoute-t-elle. Bon nombre de couples que nous rencontrons souhaitent s’améliorer. Ils ne veulent pas avoir à faire face à un autre AVC.
De plus, faire des changements sains peut constituer une mesure de prévention pour celui qui n’a pas subi d’AVC. Lorsque le couple partage le même mode de vie, il est fort probable qu’il est les mêmes facteurs de risque.
Planifier pour réussir
Toujours selon Mme Hoppmann, afin d’être sur la même longueur d’onde, il est important que le couple planifie la façon d’intégrer le nouveau comportement dans son mode de vie.
« Si vous appréciez la natation, par exemple, consultez l’horaire de votre centre communautaire et ajoutez l’activité dans votre calendrier de manière permanente. Et pour chaque objectif, le couple doit avoir un plan B. Parfois, les conditions météorologiques seront désastreuses ou vous serez invités à souper chez des amis qui auront cuisiné un repas ne convenant pas à votre régime alimentaire. »
Lors de l’étude, la vie quotidienne des participants est observée pendant deux semaines. En utilisant des iPad, chaque partenaire est incité à établir son plan pour chaque jour. À la fin de la journée, le couple partage un rapport sur leurs progrès généraux.
Mme Hoppmann explique que les deux vérifications quotidiennes visent à aider les participants à adopter les comportements et les petits gestes désirés afin de s’entraider. Le couple est aussi encouragé à prendre des photos de ses repas en utilisant la tablette.
Un signal d’alarme
Robert Morrissette dit que les photos l’ont incité à changer. « Je ne m’étais jamais rendu compte que j’avais une mauvaise alimentation avant de voir les photos de Sandra. Je ne mangeais ni fruits ni légumes. »
« Nous observons [pendant deux semaines] notre partenaire et ce qu’il vit, ajoute Sandra Waserman. Cela nous fait prendre conscience de bien des choses et améliore nos relations. Ça a été un signal d’alarme à bien des égards. »
Depuis leur participation à l’étude, Robert et Sandra mangent plus de légumes et fruits, et marchent plus souvent.
Dans le cadre de l’étude, Mme Hoppmann et son équipe mesurent le risque cardiovasculaire des participants, dont leur niveau de pression artérielle, de cholestérol et de glycémie ainsi que leur tour de taille. Ces chiffres sont associés aux rapports quotidiens des couples afin de comprendre si le fait de travailler ensemble favorise de meilleurs résultats pour la santé.
Pour l’avenir, Mme Hoppmann voit le potentiel de déterminer les principes directeurs qui fonctionnent pour les couples comme Robert et Sandra, et d’inciter les autres à faire de même.
« Nous voulons savoir comment nous pouvons aider les survivants d’AVC, mais les bienfaits tirés de ce projet peuvent aider aussi d’autres couples. »
- L’étude PULSE est à la recherche de couples résidant en Colombie-Britannique, particulièrement à Vancouver, et au sein duquel au moins un des partenaires est un survivant d’AVC. Découvrez si vous êtes admissible à l’étude PULSE de l’Université de la Colombie-Britannique (en anglais seulement).
- Apprenez-en plus sur la recherche de Cœur + AVC.