En cas d’AVC, plus le traitement est rapide, meilleur sera le rétablissement. Un patient qui arrive à l’hôpital dans les quatre heures et demie suivant le début des signes de l’AVC peut recevoir des médicaments capables d’éliminer les caillots sanguins. Mieux encore, les médecins peuvent aussi extraire le caillot qui a provoqué l’AVC. Ce traitement augmente considérablement les chances de survie des victimes et améliore grandement la qualité de vie des survivants.
Le problème, c’est qu’environ un AVC sur quatre survient pendant le sommeil. Les médecins n’ont donc aucun moyen de savoir quand les signes de l’AVC ont débuté. C’est le cas pour des milliers de victimes d’AVC chaque année.
En cas de doute, les médecins doivent se baser sur le moment où la personne a paru en bonne santé pour la dernière fois, c’est-à-dire avant le coucher, ce qui peut être de sept à dix heures plus tôt, soit bien après la période d’efficacité des médicaments qui dissolvent les caillots. Le plus frustrant, c’est que de récentes données suggèrent que bon nombre de ces AVC surviennent peu de temps avant le réveil.
Si le début d’un AVC était déterminé avec fiabilité, de nombreux patients pourraient bénéficier de ces médicaments et beaucoup se rétabliraient mieux.
Le Dr Christian Beaulieu, spécialiste de l’imagerie cérébrale avancée à l’Université de l’Alberta, s’attaque au problème. Grâce aux contributions des donateurs de Cœur + AVC, son équipe utilise une nouvelle technique d’imagerie par résonance magnétique (IRM), qu’il a aidé à développer, afin de savoir quand survient le plus souvent un AVC.
Mon travail consiste à développer de nouvelles technologies et à en trouver de bonnes utilisations.
S’appuyant sur leur travail révolutionnaire des 13 dernières années (aussi financé par Cœur + AVC), le Dr Beaulieu et son équipe ont développé un procédé d’IRM qui capture des images du sodium dans le cerveau. Les résultats montrent que, dans les heures qui suivent un AVC, le sodium s’accumule dans les zones endommagées du cerveau.
En utilisant l’IRM du sodium chez des victimes dont on connaît le moment où les premiers signes de l’AVC se sont manifestés, les chercheurs ont été en mesure de recueillir des données précieuses sur les accumulations de sodium. Ils ont relevé un nouveau biomarqueur métabolique déterminant dans la progression de l’AVC.
À la prochaine phase, l’équipe du Dr Beaulieu utilisera cette technologie et ces données pour avoir une idée plus précise du moment où survient l’AVC. En soumettant des victimes d’AVC à une IRM pendant leur sommeil peu après leur admission à l’hôpital, les chercheurs pourront alors recueillir des données utiles sur le moment où l’AVC survient le plus souvent.
La poursuite de la recherche fournira aux médecins l’information et les outils dont ils ont besoin pour faire appel à des traitements avancés pour soigner de nombreux patients ayant subi un AVC durant leur sommeil.
« À titre de chercheur et d’ingénieur biomédical, mon travail consiste à développer de nouvelles technologies et à en trouver de bonnes utilisations, explique le Dr Beaulieu, une année après avoir reçu une subvention de trois ans. C’est précisément ce que nous faisons. »
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