Cœur + AVC demande au gouvernement fédéral de mettre en œuvre un régime d’assurance-médicaments national et universel. Voici pourquoi c’est important et à quoi le régime pourrait ressembler.
Q : Pourquoi le Canada doit-il avoir un régime d’assurance-médicaments national?
R : Le Canada est le seul pays au monde à avoir un système de santé universel qui n’offre pas de couverture universelle pour les médicaments sur ordonnance à l’extérieur des hôpitaux. De fait, 7,5 millions de personnes au pays n’ont pas de couverture d’assurance ou ont une couverture insuffisante. Un sondage récent révèle que les Canadiens sont en faveur d’un régime d’assurance-médicaments national et 93 % des répondants affirment que l’égalité d’accès est importante.
Le manque de couverture amène les gens à prendre des risques qui compromettent leur santé. Cela signifie que des personnes peuvent notamment couper un comprimé en deux pour qu’une médication dure plus longtemps ou ne pas se procurer une ordonnance en raison de son coût élevé. Ce même sondage révèle que près d’un ménage sur quatre a pris des risques similaires au cours de la dernière année.
Q : Pourquoi cet enjeu est-il si important pour Cœur + AVC?
R : Les maladies de l’appareil circulatoire sont les principales causes de mortalité au pays. En effet, toutes les cinq minutes, une personne meurt d’une maladie du cœur, d’un AVC ou d’un déficit cognitif d’origine vasculaire. En 2019, les pharmacies du pays ont vendu environ 101 millions de médicaments sur ordonnance pour le traitement des maladies cardiovasculaires, soit plus que toute autre catégorie de médicaments sur ordonnance.
Nous devons améliorer la prévention, le traitement et la prise en charge des maladies du cœur et de l’AVC. L’un des moyens d’y parvenir est d’améliorer l’accès aux médicaments en mettant en place un régime d’assurance-médicaments national et universel.
Q : Pourquoi est-il important que les personnes qui sont à risque, qui sont atteintes d’une maladie du cœur ou qui ont subi un AVC aient accès à des médicaments sur ordonnance?
R : Les médicaments sur ordonnance sont un aspect incontournable dans le traitement et la prise en charge de nombreuses affections cardiaques et cérébrales. Lorsqu’on les utilise correctement, ils peuvent sauver des vies. Mais il n’est pas seulement question des personnes qui ont déjà été touchées par ces maladies. Par exemple, les médicaments contre l’hypertension artérielle, qui est le principal facteur de risque d’AVC et un important facteur de risque de maladie du cœur, peuvent aider à prévenir des problèmes de santé plus graves.
Nous savons également que 16 % des gens au pays ont omis de prendre leurs médicaments contre les maladies du cœur, le cholestérol et l’hypertension artérielle en raison de leur coût.
Si les gens ont accès aux médicaments dont ils ont besoin, leur état de santé sera meilleur, ils passeront moins de temps à l’hôpital, et les coûts en soins de santé diminueront.
Q : Pourquoi le système actuel est-il problématique? Ne couvre-t-il pas déjà les médicaments sur ordonnance de la plupart des gens?
R : La situation actuelle présente deux problèmes majeurs. Le premier concerne l’accès équitable. Le deuxième est une question de viabilité à long terme.
En ce qui concerne l’accès équitable, le système actuel comporte beaucoup de lacunes. Les femmes, les immigrants récents et les victimes de discrimination raciale sont plus susceptibles d’être sans emploi et moins susceptibles d’avoir un emploi qui offre des avantages comme une couverture pour les médicaments sur ordonnance.
De plus, les peuples autochtones, les personnes de 18 à 44 ans et celles dont la santé est précaire ou dont le revenu est faible sont beaucoup plus susceptibles de ne pas prendre de médicaments en raison du coût.
Les peuples autochtones sont également confrontés à de nombreux autres problèmes d’accès aux médicaments sur ordonnance. Bon nombre d’entre eux font face à de longs délais ou se voient refuser l’accès aux médicaments dans le cadre du Programme des services de santé non assurés (SSNA) administré par le gouvernement fédéral.
La viabilité est également une question cruciale. Cœur + AVC recommande l’élaboration et la mise en œuvre d’un régime d’assurance-médicaments équitable et universel qui, non seulement traite de l’accès aux médicaments, mais aussi aide à réduire les coûts en augmentant le pouvoir d’achat et de négociation et en réduisant les frais administratifs.
Le système de santé canadien en bénéficierait également parce que la non-observance des ordonnances, qui serait probablement moins fréquente avec un régime universel, a été associée à une augmentation importante du taux de mortalité, des hospitalisations et des coûts.
En fait, des études révèlent que la mise en œuvre d’un régime d’assurance-médicaments national permettrait d’économiser entre 4,2 et 9,4 milliards de dollars par année en dépenses publiques.
Q : À quoi devrait ressembler ce régime d’assurance-médicaments national?
R : Cœur + AVC croit que la meilleure façon d’aller de l’avant est d’élaborer et d’instaurer un régime conçu pour améliorer l’accès aux médicaments à prix abordable pour tous. Cela signifie que les gens pourraient obtenir les médicaments dont ils ont besoin, peu importe leur lieu de résidence, leur âge ou leur capacité à payer.
Nous croyons que ce régime devrait inclure une liste étoffée de médicaments admissibles et que l’État devrait être le premier payeur. Il permettrait à des assureurs privés de bonifier la liste par l’ajout d’autres médicaments, de marque déposée ou non, qui ne sont pas offerts par le régime public.
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