Tous les AVC sont différents. C’est aussi le cas du rétablissement.
Au pays, environ 400 000 personnes vivent actuellement avec les séquelles d’un AVC. Voici quelques exemples de travaux de recherche qui permettent à ces personnes de se rétablir le mieux possible.
Dre. Annie Rochette : Le chemin du rétablissement
Dans beaucoup de cas, les principaux défis du rétablissement après un AVC sont invisibles.
C’est pourquoi la Dre Annie Rochette, de l’Université de Montréal et du Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain, se penche sur le processus de rétablissement dans son ensemble. Le retour à l’autonomie dans les activités quotidiennes est essentiel, mais la Dre Rochette s’intéresse aussi aux facteurs psychosociaux en jeu après un AVC.
Par exemple, lorsqu’un survivant parle d’une activité en particulier, comme s’habiller, marcher et faire des tâches ménagères, il semble se débrouiller assez bien. Mais quelles sont les répercussions de l’ensemble de ces activités?
« Lorsque nous avons examiné l’ensemble de tout ce qui doit être fait dans une journée, nous avons constaté que les personnes ayant subi un AVC étaient épuisées, frustrées et moins patientes, ce qui entraîne souvent des conflits dans leur foyer, explique la Dre Rochette. La fatigue, la dépression et les déficits cognitifs qu’éprouvent les survivants ne peuvent pas être vus par les membres de la famille. Cela peut conduire à de l’incompréhension et causer des tensions dans leurs relations. »
Les travaux de la Dre Rochette visent à améliorer la sensibilisation et le soutien qui sont offerts aux personnes ayant subi un AVC et à leur famille. La Dre Rochette dirige Info AVC, un site Web subventionné par le Partenariat canadien pour le rétablissement de l’AVC de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC (strokengine.ca/fr). Le site offre aux patients et à leur famille de l’information en langage clair et simple sur la réadaptation post-AVC, ainsi que des études fondées sur des données probantes à l’intention des cliniciens et des étudiants.
La Dre Rochette aide les personnes vivant avec un AVC, ainsi que leur famille, en leur fournissant le soutien et les connaissances dont ils ont besoin pour être en mesure de s’orienter sur le chemin du rétablissement.
Dre Jill Cameron : Aider les aidants
Au pays, la moitié des survivants d’un AVC ont besoin d’aide dans leurs activités quotidiennes comme se nourrir, prendre leur bain, s’habiller ou se déplacer. Compte tenu de ce qui précède, l’importance de la famille et des amis dans le rétablissement après un AVC ne fait aucun doute. En fait, la santé et le bien-être des aidants peuvent jouer un rôle déterminant dans le rétablissement d’un patient.
« Le rôle d’aidant après un AVC est une rencontre avec l’inconnu. L’AVC survient soudainement, et les gens ne savent pas à quoi s’attendre », explique la Dre Jill Cameron, de l’Université de Toronto. Ses travaux se concentrent sur la compréhension, d’une part, de ce que vivent les personnes qui s’occupent d’un proche ayant subi un AVC, et d’autre part, de leurs besoins.
Le rétablissement après un AVC varie d’une personne à l’autre, et leurs besoins sont en constante évolution tout au long du parcours : du congé des services de soins actifs jusqu’au retour à la vie au sein de la collectivité, en passant par la réadaptation. Cette évolution peut ajouter à la frustration, à la fatigue et au stress émotionnel des aidants. La Dre Cameron a mis au point une toute nouvelle ressource afin de répondre à ces besoins changeants : le programme de soutien familial aux survivants Timing it Right.
Elle souligne que les aidants doivent se concentrer sur leur propre santé. « Lorsqu’ils ont un moment de répit, les aidants vont généralement faire des courses, au lieu de faire ce qu’ils aiment. Nous devons les accompagner pour qu’ils prennent le temps de s’occuper d’eux-mêmes, tant physiquement qu’émotionnellement. »
Favoriser le bien-être des aidants contribue à améliorer les résultats pour tous.
Dr Adam Kirton : Épauler les très jeunes survivants
Les bébés et les enfants aussi peuvent être victimes d’un AVC : effectivement, le risque d’AVC est plus élevé dans la semaine qui suit la naissance. La plupart des survivants auront une incapacité physique.
Le Dr Adam Kirton cherche des moyens d’améliorer les fonctions physiques des enfants ayant subi un AVC en début de vie. Il a réalisé deux essais cliniques dans son laboratoire de l’Université de Calgary, qu’il a transformé pour l’occasion en sorte de camp de vacances. Pendant deux semaines, plus de 75 enfants ont pris part à différentes séances de thérapie intensives aux objectifs personnalisés, tout en tissant des liens avec d’autres enfants comme eux.
« Notre objectif est de déterminer les besoins de chaque personne et de trouver des solutions personnalisées, explique le Dr Kirton. Aux yeux d’un enfant, le fait d’être capable de s’attacher les cheveux ou de tenir un sabre laser à deux mains peut revêtir autant d’importance que de gagner une médaille aux Jeux paralympiques. »
Les essais ont également fait appel à la stimulation magnétique transcraniale (SMT), une technique non effractive qui stimule les cellules nerveuses du cerveau. « La stimulation pourrait amorcer le fonctionnement de certaines parties du cerveau responsables de la motricité, et ainsi aider les enfants à apprendre plus vite ou mieux », indique le Dr Kirton.
Pour le Dr Kirton, ces travaux de recherche donnent des résultats concrets. « Voir un enfant réaliser une chose qu’il n’aurait jamais cru possible, et l’incidence à long terme d’une telle réussite sur sa vie, c’est très enrichissant. »
- Apprenez-en plus sur le rétablissement après un AVC.
- Découvrez d’autres travaux de recherche novateurs en matière de rétablissement après un AVC en vous rendant sur le site Web du Partenariat canadien pour le rétablissement de l’AVC de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC.