Lisa Meeches, Ojibwée de la Première Nation de Long Plain, au Manitoba, est une productrice de films et de télévision occupée en raison de son grand succès. Elle avait pris congé pendant l’été 2016 pour participer à des pow-wow avec sa famille. Elle faisait la danse du châle, une danse physiquement exigeante semblable au ballet. Lorsqu’elle et sa famille sont arrivées à Lethbridge, en Alberta, elle avait un mal de tête lancinant qui ne passait pas. Au lieu de rendre visite à de la famille à Calgary avec son mari, elle est restée à la caravane avec leur fille âgée de trois ans pour se reposer. Elle a pris une douche avant de se mettre au lit, mais elle ne se souvient de rien par la suite.
Lisa a subi un AVC hémorragique – une hémorragie cérébrale – et les agents de sécurité du pow-wow l’ont découverte sept heures plus tard puisque sa douche avait vidé le réservoir d’eau de la caravane, déclenchant ainsi le système d’alarme. Les agents ont appelé pour une ambulance, et Lisa a été amenée au centre de soins de l’AVC le plus près. Ses chances de survie semblaient faibles. Elle a été dans le coma pendant cinq jours, son côté droit était paralysé, elle n’a pas pu parler pendant trois mois, et elle a passé trois mois et demi à l’hôpital.
Lisa a été chanceuse. Son rétablissement complet n’est rien de moins qu’un miracle, qu’elle attribue aux premiers répondants présents au pow-wow qui ont reconnu les signes de l’AVC et qui ont agi rapidement, au personnel médical de l’hôpital, à sa famille, à sa culture et à ses traditions, ainsi qu’à sa propre force.
« J’étais à l’un des meilleurs hôpitaux spécialisés dans le traitement de l’AVC du pays et j’ai vu à quel point le système pouvait être efficace. Le personnel infirmier et mon équipe de physiothérapeutes ont également joué un rôle crucial. J’ai énormément de respect pour toutes les personnes qui travaillent en santé, particulièrement lorsqu’un patient subit un AVC ou vit avec une maladie du cœur », a-t-elle affirmé.
Elle reconnaît également le rôle essentiel de la communauté et de la culture, ainsi que des prières traditionnelles à l’échelle du pays dans son rétablissement. Les femmes de son groupe de danse ont amassé des fonds pendant une danse du châle pour qu’un guérisseur rende visite à Lisa à l’hôpital alors qu’elle était encore aux soins intensifs.
Des réponses qui contribuent à la guérison
« Les membres de la communauté autochtone savent comment s’unir dans les moments difficiles, et nous avons nos propres moyens de guérison et de traitement. Mais personne ne nous les a demandés. Lorsque nous parlons de guérison et du pouvoir de la prière ainsi que de la danse et du chant ancestraux, il s’agit d’une combinaison de tous ces éléments. Sans ma culture et mes prières, je ne me serais pas rétablie. »
Submergée par des questions comme « Pourquoi moi? » dans les premiers jours suivant l’AVC, Lisa affirme que l’immense soutien qu’elle a reçu de la part de sa communauté a réveillé quelque chose en elle. « Cela m’a aidée à prendre conscience de ma ténacité et de ma force. »
Ce soutien a été primordial et l’a aidée à combattre l’anxiété et la dépression dont de nombreuses personnes – particulièrement des femmes – souffrent après un AVC. « Personne ne m’a laissée tomber. J’avais vraiment une excellente équipe de soutien. »
Prendre soin de soi en vue du futur
Aujourd’hui, Lisa éprouve encore des symptômes à l’occasion, comme une faiblesse de son côté droit, lorsqu’elle est trop fatiguée ou stressée. Sa priorité est donc de prendre soin d’elle-même. « Je délègue davantage. Je prends vraiment bien soin de moi, je m’entoure de gens positifs et je passe du temps avec ma famille et mes amis. J’ai également appris à ne pas entreprendre des combats que je sais que je ne gagnerai pas. »
Lisa consulte un thérapeute autochtone. Elle aimerait que l’on parle davantage de santé mentale et émotionnelle lorsqu’il est question de rétablissement après un AVC. Elle presse les autres femmes qui ont subi un AVC de prendre soin d’elles, de se permettre d’arrêter et de se reposer, de trouver leur équilibre et de dire « non » au besoin.
Lisa raconte son histoire pour aider à sensibiliser la population, notamment les femmes autochtones, quant à la nécessité de prendre soin de leur santé et de prévenir l’AVC et les maladies du cœur. Elle est d’avis qu’il est de plus en plus urgent de transmettre ce message.
« Je ressentais non seulement le traumatisme de l’AVC, mais aussi le traumatisme des générations précédentes pour les Autochtones, le fait que des femmes autochtones nous ont quittés beaucoup trop tôt et la découverte de petits corps partout au pays. Tout cela a une incidence émotionnelle et mentale néfaste pour notre santé. »
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