En cette nouvelle année scolaire, la pandémie nous en a appris non seulement sur la santé physique, mais aussi sur l’importance d’une saine alimentation, de la santé mentale, des liens sociaux et de l’éducation de nos enfants. Quel ingrédient relie ces aspects clés de nos vies et assure le bien-être général des élèves ? Une saine alimentation scolaire.
C’est pour cette raison que Cœur + AVC fait partie de la Coalition pour une saine alimentation scolaire, un groupe de plus de 120 organisations militant en faveur de la mise en place d’un programme d’alimentation scolaire national. La recherche indique que l’adoption de saines habitudes alimentaires à un jeune âge peut réduire les risques de maladie cardiaque et d’AVC tout au long de la vie. Des enfants bien nourris apprennent et se comportent mieux. Boire de l’eau et manger une variété de légumes, de fruits, de céréales complètes et d’aliments protéinés riches en nutriments favorisent un système immunitaire sain. De surcroît, des preuves de plus en plus nombreuses attestent la corrélation entre une alimentation saine et une santé mentale positive, et le fait de partager un repas avec nos proches renforce notre sentiment d’appartenance (même lorsque nous sommes à deux mètres l’un de l’autre).
La COVID-19 a montré que les programmes d'alimentation scolaire sont un service essentiel.
Bien sûr, nous sommes toujours en pleine pandémie, mais nous pouvons prioriser une saine alimentation scolaire afin de réduire le risque de transmission du virus et favoriser la santé et le bien-être des élèves. Les programmes d’alimentation scolaire font preuve d’innovation pour fournir de la nourriture à tous les élèves et leur inculquer de saines habitudes qui peuvent durer toute la vie. En cette période de relance des programmes, voici quelques idées à mettre en œuvre :
- Il n’est pas nécessaire de s’en remettre aux aliments emballés, qui peuvent générer des préoccupations environnementales et nutritionnelles à long terme. Les aliments emballés peuvent être une option pratique à mesure que les programmes reprennent, mais nous devrons à l’avenir nous concentrer sur des solutions durables et abordables. Les repas des élèves peuvent être emballés dans du papier alimentaire recyclable. Les aliments peuvent également être distribués dans des bacs et des conteneurs, à condition qu’ils soient nettoyés et désinfectés avant et après chaque utilisation.
- Les programmes d’alimentation scolaire peuvent servir des aliments peu transformés et simples à préparer. Par exemple, les tomates cerises locales, les pois mange-tout et les pommes doivent simplement être lavés à l’eau courante froide et peuvent être servis avec des pitas ou des bagels à grains entiers et du fromage.
- Même lorsque les bénévoles ne sont pas autorisés à aller dans les écoles, ils peuvent toujours préparer des aliments simples dans les cuisines inspectées qui se trouvent dans d’autres communautés. Par exemple, les bénévoles qui lavent et préparent les produits locaux peuvent aider à établir le lien de la « ferme à la table », en montrant l’importance des aliments cultivés localement.
- Nous pouvons penser au-delà du petit déjeuner et envisager des options telles que la minestrone et autres soupes de légumes et de haricots, savoureuses et nutritives, qui sont cuites et présentent peu de risques pour la sécurité alimentaire. Ces aliments peuvent être chauffés aux températures requises et les restes peuvent être rapidement refroidis et réfrigérés.
- Si des restrictions sont imposées aux élèves aidant à la préparation des aliments cette année, les écoles peuvent envisager d’autres moyens de promouvoir l’éducation alimentaire et d’impliquer les familles, par exemple en leur proposant des défis culinaires à la maison, ou en les invitant à planter des semences de légumes qu’elles pourront cultiver et manger à la maison.
- La formation sur la manipulation et la salubrité des aliments peut contribuer à réduire le risque de maladies liées à l’alimentation. Lors de la préparation, du service et de la consommation des aliments, les procédures normales de sécurité alimentaire telles que l’approvisionnement et le stockage, le lavage des produits à l’eau, le nettoyage et la désinfection des ustensiles et des surfaces en contact avec les aliments sont toutes importantes. En ce qui concerne la COVID-19, les aliments servis ou fournis dans des bacs peuvent également présenter moins de risques que les buffets ou les options impliquant des ustensiles partagés. L’éloignement physique des bénévoles, du personnel et des élèves est également important. L’hygiène des mains avant et après avoir mangé ou manipulé des aliments réduit considérablement le risque de maladies d’origine alimentaire et de transmission de la COVID-19.
L’apprentissage en plein air et la culture d’aliments locaux sont également importants dans l’éducation alimentaire et la saine alimentation scolaire. Non seulement le risque de transmission du virus est moindre en plein air, mais la nature et le jardinage peuvent apporter des enseignements précieux en matière d’études sociales, d’éducation physique, de géographie, de langue, de sciences et de mathématiques, sans compter que le jardinage et le temps passé à l’extérieur favorisent la santé mentale.
Nous pouvons travailler ensemble pour soutenir la santé et le bien-être de nos enfants. La COVID-19 a montré que les programmes d’alimentation scolaire sont un service essentiel et que les enfants et leurs familles en ont besoin. Faisons de la saine alimentation scolaire un ingrédient clé.
La docteure Rosana Salvaterra est médecin hygiéniste au bureau de santé publique de Peterborough, en Ontario.