« Ma mère n’avait plus de pouls. »
Mon histoire par Julie Pfeffer
Le 23 septembre 2021, j’ai reçu tôt le matin un appel de ma mère, Catalena. Elle m’a dit qu’elle ne se sentait pas bien et qu’elle ne pouvait pas s’occuper de mes enfants. Je suis dentiste dans un cabinet privé et au Health Sciences Hospital. J’enseigne également à la faculté de médecine dentaire. Ce jour-là, je devais diriger une simulation non planifiée d’urgence médicale pour les aides-dentistes à la clinique : un infarctus du myocarde (crise cardiaque) évoluant vers un arrêt cardiaque.
Quelque chose dans la voix de ma mère m’a inquiétée et plutôt que de me rendre au travail, j’ai conduit jusque chez elle. Je l’ai appelée en chemin. Elle venait de mesurer sa pression artérielle, qui était de 170/105, et elle avait la nausée. Je lui ai dit que je serais bientôt là pour la conduire à l’hôpital. Mais quand je suis arrivée, elle n’avait plus de pouls et présentait une cyanose. Toutes les formations de Cœur + AVC en soins immédiats et en soins avancés en réanimation cardiovasculaire me sont immédiatement revenues en mémoire. Je savais que ma mère était en arrêt cardiaque. J’ai donc tout de suite commencé à effectuer des compressions thoraciques. J’ai crié à mon beau-père de composer le 9-1-1 et de mettre le téléphone en mode haut-parleur pour que je puisse communiquer avec la personne au bout du fil.
J’ai pratiqué la RCR à mains seules pendant plus de sept minutes pour que le sang continue de circuler vers le cerveau et les autres organes vitaux, jusqu’à ce que les ambulanciers arrivent et prennent le relais. Des lésions cérébrales peuvent survenir en quelques minutes; il est donc essentiel de pratiquer la RCR immédiatement et sans arrêt. Les ambulanciers ont aussitôt administré plusieurs décharges à ma mère à l’aide d’un défibrillateur, puis l’ont transportée à l’Hôpital St-Boniface. Plus tard en soirée, elle était consciente et commençait son rétablissement.
Avant l’événement, ma mère avait ressenti de la douleur dans son épaule et son omoplate, mais elle avait cru que c’était un symptôme de son arthrite rhumatoïde. Elle avait aussi présenté des signes qu’elle avait associés à une possible thrombose dans sa jambe. Ce matin-là, elle s’était sentie étourdie et nauséeuse, et avait vomi avant mon arrivée. Elle comprend maintenant qu’il s’agissait de symptômes d’une crise cardiaque imminente. Les femmes ne ressentent pas nécessairement la typique douleur très intense à la poitrine, bien que ce soit le signe le plus fréquent d’une crise cardiaque. Cette prise de conscience joue un rôle important dans l’histoire de ma mère et explique pourquoi elle veut la raconter afin d’aider les autres.
Julie Pfeffer tient sa carte d’instructrice de SIR de Cœur + AVC.
Grâce aux formations que j’ai reçues de Cœur + AVC, j’ai pu sauver la vie de ma mère. J’ai toujours été très intéressée par la RCR et les urgences médicales, mais cette expérience a enraciné mon engagement. C’est pourquoi j’ai suivi un cours en juin 2024 pour devenir instructrice et former d’autres personnes à sauver des vies.
Ma mère a déjoué les pronostics et s’est totalement rétablie, tant sur le plan cardiaque que cognitif. Cette issue positive met en évidence à quel point la connaissance et la pratique de la RCR de haute qualité de même que l’accès aux défibrillateurs sont importants. Nous racontons notre histoire non seulement pour aider les autres, mais aussi pour militer en faveur d’une meilleure préparation en cas d’urgence.
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