Le domaine de la recherche sur l’AVC est relativement nouveau comparativement à celui sur les maladies du cœur. Toutefois, ils ont un point commun : la majorité de la recherche porte davantage sur les hommes que sur les femmes.
Les différences en matière de santé cérébrale entre les femmes et les hommes commencent à peine à être découvertes. Il y a encore beaucoup de choses que nous ignorons.
Plusieurs nouvelles études financées par Cœur + AVC portent sur des aspects de l’AVC qui touchent particulièrement les femmes, des facteurs de risque à la réadaptation.
Prédire et prévenir le risque d’AVC pendant la grossesse – La prééclampsie, un trouble qui se manifeste par une hypertension artérielle et qui affecte jusqu’à 8 % des femmes enceintes, constitue le facteur de risque de l’AVC le plus important pendant la grossesse. Les femmes touchées par cette affection présentent également un risque accru de développer une maladie du cœur ou de subir un AVC plus tard au cours de leur vie. Il est actuellement difficile de prédire ou de prévenir la prééclampsie. Craig Steinback, professeur adjoint à l’Université de l’Alberta, tente de développer des évaluations non effractives pour cibler les femmes à risque, ainsi que des façons de prévenir et de traiter la prééclampsie. Les avantages potentiels pour la santé à long terme des femmes sont considérables, en plus d’améliorer l’état de santé des mères et de leur bébé.
Aider les femmes à mieux se rétablir – Lara Boyd, professeure à l’Université de la Colombie-Britannique, mène une étude auprès de personnes ayant subi un AVC grave, dont un nombre important de femmes à l’âge de la ménopause. Elles sont peu représentées dans les travaux de recherche et on ne leur offre souvent pas de programmes de réadaptation étant donné leur faible potentiel de rétablissement. Grâce à son étude financée par Cœur + AVC dans le cadre du Partenariat canadien pour le rétablissement de l’AVC, Lara Boyd espère changer les choses. « Nous sommes en train de cibler un biomarqueur qui pourrait être utilisé pour déterminer qui est susceptible de présenter un rétablissement au moins partiel pendant la période aiguë suivant l’AVC, explique-t-elle. Cette méthode nous permettra de cibler ces personnes, dont bon nombre sont des femmes, et de leur offrir des programmes de réadaptation intensifs afin que les résultats soient optimaux. »
Prédire les maladies futures des mères – La Dre Nathalie Auger, chercheuse au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, étudie de quelle manière les complications liées à la grossesse peuvent influencer et prédire le risque présenté par les femmes de développer une maladie du cœur ou de subir un AVC plus tard au cours de leur vie. Elle examine des facteurs comme les anomalies congénitales, les complications placentaires ainsi que les maladies mentales développées par les femmes pendant la première année suivant l’accouchement, comme la dépression post-partum. Les résultats de son étude approfondiront notre compréhension du développement des maladies du cœur et de l’AVC chez les femmes et aideront les professionnels de la santé à mieux cibler, évaluer et traiter celles qui présentent un risque accru alors qu’elles sont relativement jeunes.
Innover dans le domaine de la réadaptation – Kara Patterson, chercheuse à l’Université de Toronto et financée par le Partenariat canadien pour le rétablissement de l’AVC de Cœur + AVC, étudie la danse comme moyen de réadaptation après un AVC. La danse a le potentiel de contribuer au changement neuroplastique (la capacité du cerveau à se restructurer en formant de nouvelles connexions), ce qui peut mener à l’amélioration de l’équilibre et de la mémoire. Il s’agit également d’une activité sociale motivante et agréable. Kara Patterson et sa collègue, la Dre Dina Brooks, tentent de déterminer si la danse peut améliorer l’équilibre et la marche chez les personnes ayant subi un AVC, augmenter leur niveau de confiance, diminuer leur sentiment d’isolement social et mener à une amélioration de leur qualité de vie globale.
Protéger la santé cérébrale des jeunes femmes – La Dre Thalia Field et son équipe de l’Université de la Colombie-Britannique étudient le traitement, le pronostic et l’impact de la thrombose veineuse cérébrale chez les jeunes femmes. Cette cause de l’AVC, qui consiste en l’obstruction d’une veine par un caillot sanguin, est rare au sein de la population générale, mais se classe deuxième parmi les causes de l’AVC les plus fréquentes chez les femmes pendant la grossesse et dans les premiers semaines suivant l’accouchement. Parmi les patients ayant subi une thrombose veineuse cérébrale, les trois quarts sont des femmes et 80 % d’entre elles ont moins de 50 ans. L’étude comprend une stratégie novatrice pour informer et outiller les patientes et leur famille, ainsi qu’une composante pour déterminer des solutions possibles à la faible représentation des femmes dans les essais cliniques sur l’AVC.
- Lisez le Bulletin sur l’AVC 2018 de Cœur + AVC.
- En-apprenez davantage sur la recherche de Cœur + AVC.