« L’AVC a tout changé dans ma vie. »
Se rétablir d’un AVC après un accouchement – mon histoire par Catherine Chevrier-Turbide
J’avais 36 ans et j’étais enceinte de mon deuxième enfant lorsque ma prééclampsie (hypertension artérielle qui se développe pendant la grossesse) est devenue un risque trop important pour moi et pour le bébé. À 35 semaines de grossesse, j’ai donné naissance à ma fille, Agathe, par césarienne.
Peu de temps après l’accouchement, je suis retournée à la maison, aux Îles-de-la-Madeleine, avec des médicaments contre l’hypertension. Je devais les prendre jusqu’à ce que ma pression artérielle revienne à la normale. Deux semaines et demie après mon retour, un professionnel de la santé a arrêté ma médication, puisque je suis une personne en bonne forme physique et qu’il pensait que ma pression artérielle redescendrait par elle-même.
Le 13 septembre 2021, trois semaines après avoir accouché de ma fille, je suis allée chercher mon fils aîné, Thomas à l’étage après sa sieste. Pendant que je jouais avec mon fils, ma jambe droite a paralysé. J’ai alors tenté de parler aux travailleurs de la construction qui étaient au sous-sol, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je me suis donc assise au sol calmement pour jouer avec mon fils. Je ne voulais pas l’alarmer. Ensuite, mon bras droit a aussi paralysé.
Je venais de subir un AVC au lobe gauche du cerveau, affectant ainsi le côté droit de mon corps et mes capacités linguistiques et mathématiques. Je recommençais ma vie à zéro, tel un enfant, et je devais rebâtir mon système nerveux un neurone à la fois.
Mon conjoint est revenu à la maison environ 30 minutes plus tard. J’ai réussi à lui mimer d’appeler le 9-1-1, ce qu’il a fait immédiatement. Les ambulanciers sont arrivés rapidement et ils m’ont conduite à l’hôpital, où l’on m’a administré un médicament pour dissoudre le caillot. J’ai par la suite été transportée par avion-ambulance à l’Hôpital Enfant-Jésus de Québec. Malheureusement, l’anticoagulant n’avait pas eu l’effet désiré et la chirurgie n’était plus possible.
Dans les jours qui ont suivi, ma famille et ma belle-famille ont déménagé à Québec afin de nous soutenir, mon conjoint et moi, avec les enfants et les suivis médicaux. J’ai passé cinq mois dans un centre de réadaptation à Québec. J’ai dû me résigner à devenir gauchère, moi qui étais droitière depuis 36 ans, en plus d’avoir de nombreux suivis en physiothérapie, ergothérapie, orthophonie, kinésithérapie et neuropsychologie. Au total, j’avais plus de 20 rendez-vous par semaine pour m’aider dans ma réadaptation. Ce qui était le plus difficile était que je ne pouvais pas m’occuper de mes enfants seule.
À mon retour aux Îles-de-la-Madeleine, j’ai continué ma réadaptation, jusqu’à ce que le programme soit terminé et que je doive poursuivre seule. Mon travail de souffleuse de verre me permettait de travailler ma dextérité, et je pouvais me pratiquer à parler, lire et écrire avec les clients et les fournisseurs. Encore aujourd’hui, je lis un minimum de 30 minutes à voix haute par jour pour améliorer mes capacités. J’ai également repris l’activité physique, comme la course, le vélo et le Pilates. Plus je m’exerce, plus je m’améliore et plus c’est facile avec mes enfants.
L’AVC a tout changé dans ma vie et il s’agit de la plus grosse épreuve que j’ai traversée, et qui affecte encore ma vie de tous les jours. Ma façon de m’exprimer, de bouger et de marcher a changé, mais j’ai aussi beaucoup progressé et je m’améliore encore, et j’en suis fière, malgré les moments plus difficiles et les défis quotidiens. Il y a un long cheminement après un AVC. Il faut réapprendre tout ce que nous avons perdu. C’est tout un défi, mais il est possible de progresser. Dans mon cheminement après mon AVC, je me suis découvert une grande force de caractère et une détermination que je ne pensais pas avoir.
J’aimerais que les gens sachent qu’il est possible de se « guérir » d’un AVC, mais ça prend du temps, de la détermination, de la constance et de la persévérance.
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