Suji Krishnan, living with heart disease

Cœur

Aimer la vie malgré une maladie du cœur

Trois interventions chirurgicales ont altéré le cœur de Suji, mais pas sa passion pour la vie

Chapitre 1 Aller de l’avant

Sujatha (Suji) Krishnan, comme elle en avait l’habitude, recevait en grand à l’occasion de l’une de ses fameuses réceptions. En cette soirée de 1999, sa maison de Brampton était remplie d’amis et de membres de sa famille qui se régalaient de différents plats, tous somptueusement présentés.

Ce ne sont pas toutes les convives qui savaient que la femme de 46 ans, une épouse et une mère occupée, se rétablissait alors d’un pontage artériel.

Une maladie du cœur, diagnostiquée à peine quelques années auparavant, avait conduit à toute une série d’interventions et à la prise de plusieurs médicaments pour le cœur. Ce diagnostic n’a pas étonné Suji plus qu’il n’en faut. Ses dix frères et sœurs avaient tous des problèmes cardiaques et certains étaient également atteints de diabète. Sa mère a été touchée par les deux.

Je veux pouvoir aider mes enfants le plus possible, c’est ce qui me motive à continuer d’avancer.
Suji Krishnan

Par conséquent, même si son état de santé était stable, elle avait de la difficulté à dormir et souffrait de douleurs persistantes.

« J’aime la vie, j’aime les gens. » Suji a donc continué à cuisiner des hors-d’œuvre, des caris et des desserts. Toujours vêtue élégamment, elle traite ses invités comme des rois.

Cependant, son cœur – et son état – allait changer sa vie telle qu’elle la connaissait.

Chapitre 2 Une suite d’interventions chirurgicales

Quand Suji repense à son enfance, elle se souvient avoir ressenti des douleurs thoraciques. « On croyait alors que je me plaignais de douleurs à la poitrine parce que je ne voulais pas faire mes devoirs. » À 17 ans, elle apprend qu’elle a un souffle cardiaque. « On m’a dit de faire attention, mais c’est tout », déclare Suji.

La fille de Suji Krishnan, Rukmini Halliwell, tient son fils Zen dans ses bras.

La fille de Suji, Rukmini Halliwell, avec son fils Zen.

Suji Krishnan serre dans ses bras sa fille, Rukmini Halliwell.

Les maladies du cœur n’ont pas altéré le dévouement de Suji pour sa famille.

Dans la quarantaine, chaque fois qu’elle emmène ses jeunes enfants se baigner ou patiner, ou lorsqu’elle doit monter des escaliers, elle se retrouve épuisée et souffre de douleurs à la mâchoire.

À la suite d’une consultation en cardiologie, Suji apprend que cette douleur à la mâchoire est en fait la manifestation d’une angine de poitrine. Un angiogramme révèle qu’une de ses artères est bloquée à 90 %. On lui installe donc une endoprothèse.

« Elle s’est effondrée en une semaine », se souvient Suji. Une deuxième endoprothèse s’avère également inefficace, cette fois en raison de l’étroitesse de ses artères. Elle doit alors subir un pontage.

Cependant, ses douleurs à la mâchoire sont toujours présentes et l’empêchent de suivre les programmes de réadaptation. Ce n’est qu’en 2019 que ses médecins réalisent qu’une de ses valvules cardiaques est défectueuse et doit être remplacée.

Après l’opération qui s’en est suivie, Suji commence à ressentir d’intenses douleurs. Son équipe de soins découvre rapidement qu’une artère a été accidentellement sectionnée, de sorte que Suji doit être réopérée d’urgence. Elle a contracté une infection pendant cette nouvelle intervention. Tout cela pendant que sa fille, Rukmini, donne naissance à son fils, le premier petit-enfant de Suji.

Chapitre 3 Petits gestes d’amour au quotidien

Au milieu de tous les problèmes de santé de Suji, son mari a lui aussi connu des ennuis de santé; il a subi deux graves crises cardiaques.

Sa fille, Rukmini Halliwell, se souvient qu’elle faisait ses devoirs assise sur le lit de sa mère à l’hôpital, les infirmières s’arrêtant pour l’aider à répondre aux questions de mathématiques difficiles. Rukmini a orienté sa carrière vers les communications dans le domaine de la santé. « Avoir un parent malade a influencé le développement de ma personnalité. » Son frère, Uday, est devenu médecin.

Suji Krishnan avec sa fille Rukmini, son fils Uday et son petit-fils Zen.

Ce sont les petits gestes d’amour qui ont aidé la famille de Suji à tenir bon pendant ces périodes difficiles. Sur la photo : Suji avec son fils Uday, sa fille Rukmini, et son petit-fils Zen.

Ce sont les petits gestes d’amour au quotidien qui ont aidé la famille à continuer d’aller de l’avant. Tous les matins, le mari de Suji prépare les médicaments de sa femme et les dépose sur le comptoir de la cuisine. Il sait qu’elle oubliera de les prendre, mais qu’elle les apercevra pendant qu’elle cuisine pour la famille.

Uday accompagne ses parents à leurs rendez-vous médicaux. De plus, Rukmini les visite régulièrement avec son fils, Zen, qui remplit leur maison d’une joyeuse énergie.

Aujourd’hui, Suji se fatigue vite et elle a de la difficulté à marcher sur de longues distances. Elle ne sort plus que pour aller à ses rendez-vous. Elle ressent encore des douleurs à la poitrine et doit souvent utiliser des timbres de nitroglycérine pour les soulager. Elle contrôle son taux de cholestérol élevé avec de la médication, et son diabète avec de l’insuline. « J’ai besoin de soins médicaux et de soutien, déclare Suji. Mais je me débrouille. »

« Nous n’organisons plus ces grandes fêtes à la maison », déclare Rukmini. Cependant, sa mère continue de cuisiner pour sa famille, et pour de petits groupes d’invités. La nourriture est toujours délicieuse et magnifiquement présentée. Suji a toujours de l’énergie pour passer du temps avec sa famille, en particulier avec Zen.

« Je suis une personne sociable, et je veux pouvoir aider mes enfants le plus possible, mentionne Suji. C’est ce qui me motive à continuer d’avancer. »