Lorsque le Dr Reading regarde les communautés autochtones du Canada, il voit de formidables atouts – des traditions culturelles puissantes, une grande résilience et un lien spirituel avec la terre. Et il veut exploiter tous les éléments de ces forces alors qu’il s’attaque aux énormes défis en santé auxquels sont confrontés les peuples autochtones.
Le Dr Reading est titulaire de la chaire de l’autorité sanitaire des Premières Nations en santé et bien-être cardiovasculaires à l’Hôpital St. Paul’s et à l’Université Simon Fraser, à Vancouver. La chaire, cofinancée par les donateurs de Cœur + AVC, est la première du genre. Avec une perspective holistique, elle met l’accent sur la santé cardiovasculaire des Autochtones pour stimuler la recherche et améliorer les résultats cliniques.
Le besoin ne pourrait pas être plus urgent. Chez les Autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits), on observe des taux de maladies du cœur pouvant dépasser de jusqu’à 50 % ceux relevés dans la population générale. Bien que 80 % des maladies du cœur et des AVC précoces soient évitables, il existe de nombreuses barrières à la prévention, telles que l’accès à des aliments sains et à l’eau potable.Le Dr Reading, un Mohawk de la Première Nation de Tyendinaga, en Ontario, vise haut. « L’un de mes principaux objectifs est de réduire l’écart en santé cardiaque et cérébrale auquel font face les peuples autochtones, en travaillant à créer des conditions dans lesquelles les générations futures de membres des Premières Nations auront les mêmes chances que les autres gens du pays d’avoir une santé physique, émotionnelle et spirituelle optimale. »
Il aura pour mandat de mener des travaux de recherche visant à élaborer des stratégies de promotion de la santé qui intègrent l’histoire, la culture et l’esprit des Premières Nations, et de générer des connaissances issues de la recherche en santé pour éclairer la prise de décisions en matière de politiques et de programmes.
Nous avons demandé au Dr Reading, professeur de sciences de la santé à l’Université Simon Fraser, quel est l’impact qu’il espère avoir.
Comment voyez-vous votre rôle à ce poste?
La chaire de l’autorité sanitaire des Premières Nations (ASPN) en santé et bien-être cardiovasculaires a pour mandat de favoriser la recherche interdisciplinaire et communautaire sur la santé cardiovasculaire des Premières Nations et de diffuser des connaissances fondées sur la recherche en favorisant les collaborations. Il s’agit d’une vision commune à toutes les institutions. Nous envisageons un avenir meilleur pour les peuples autochtones par l’amélioration de la santé cardiovasculaire.
Qu’avez-vous l’intention d’aborder en premier lieu?
Ma priorité est l’élaboration d’une stratégie globale et d’un cadre d’action détaillés. Le titulaire de la chaire s’engage à faire avancer et à mobiliser les connaissances de nature à apporter des bénéfices tangibles à la société avec un accent sur la recherche appliquée en santé cardiaque qui mobilise et implique la communauté des Premières nations. Nous travaillerons ensemble pour créer, comprendre et commencer à résoudre les problèmes de santé cardiaque des Premières nations dans le but précis d’améliorer la qualité et la pertinence des services de santé cardiaque et d’aider à élaborer des programmes et des politiques de santé novateurs pour les membres, les communautés, les soutiens, les supporteurs et les chefs de file des Premières nations.
Il existe de profondes lacunes en matière de santé pour les Premières Nations en ce qui a trait à presque tous les indicateurs.
Que considérez-vous comme les plus grands défis?
Le plus grand défi consiste à faire en sorte que les organismes et leurs priorités stratégiques s’alignent sur l’équité en santé cardiaque autochtone pour réduire les disparités. La conciliation des disparités historiques et actuelles en santé implique une réévaluation de tous les déterminants de la santé cardiaque et du bien-être ainsi que la mise en œuvre des changements nécessaires à l’amélioration de ces derniers.
Où sont les plus grands besoins?
Il existe de profonds écarts en matière de santé des Premières Nations pour presque tous les indicateurs de santé. Les défis sont de plus en plus préoccupants en raison de la croissance rapide de la population et du manque de changement social significatif. La clé est de reconnaître les effets destructeurs de la pauvreté sur la santé, d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes et des politiques de santé, ainsi que de financer les interventions prometteuses pour réduire l’écart grandissant en matière de santé et de bien-être tout au long de la vie.
Où souhaiteriez-vous en être avec votre recherche dans cinq ans?
Nous travaillons actuellement à la création du programme modèle I-HEART (Indigenous — health, education, access to healthcare services, research and treatment [Autochtones — santé, éducation, accès aux services de santé, recherche et traitement]), et dans cinq ans, nous espérons qu’I-HEART sera devenu une plate-forme solide qui complète la stratégie et le plan d’action en matière de santé cardiovasculaire de l’autorité sanitaire des Premières Nations pour améliorer la santé et le bien-être cardiovasculaires.
Le soutien de Cœur + AVC est essentiel à la fois pour cette chaire et pour le nouveau centre I-HEART, qui sont des exemples concrets de leadership en Colombie-Britannique et de collaboration sur le plan national.
- Apprenez ce que Cœur + AVC fait dans le domaine de la santé autochtone